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FRANCE, Paris : Photo prise le 22
janvier 2002 à Paris, près d'un clavier
d'ordinateur, dans les locaux de "Zi
HackAdemy", de la tête de mort qui
figure sur le tee-shirt officiel de
cette école, la première école
officielle de hackers (pirates
informatiques), qui a ouvert ses portes
en octobre 2001 dans la capitale. "Zi
HackAdemy" propose aux hackers en herbe
des cours de piratage informatique et
s'adresse également aux futurs créateurs
de sites internet qui veulent parer
d'éventuelles attaques. AFP PHOTO JOEL
SAGET © AFP Joël Saget
NAIROBI (AFP) - jeudi 12 octobre 2006 -
16h07 - Quatre-vingt-un pour cent des
logiciels utilisés actuellement en
Afrique proviennent de piratages, ce qui
coûte des milliards de dollars à
l'industrie et aux gouvernements, tout
en freinant la croissance, ont conclu
des experts à Nairobi.
L'Afrique, qui compte notamment sur les
technologies de l'information pour
promouvoir le développement et réduire
la pauvreté, doit promulguer et
appliquer des législations sur la
propriété intellectuelle si elle veut
bénéficier réellement du progrès, selon
ces spécialistes des technologies
nouvelles récemment réunis en
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colloque dans la
capitale kényane.
"Nous ne pouvons accepter, sans rien faire, de
laisser notre travail se faire pirater", a déclaré
le directeur "anti-piraterie" pour l'Afrique de
l'Est et australe du géant américain Microsoft, Abed
Hlatshwayo.
Selon lui, les copies et téléchargements illégaux
représentent une valeur supérieure à 12,4 milliards
de dollars (9,8 milliards d'euros) pour l'ensemble
de la région.
Une réduction de 10% des actes de piratage d'ici
2009 injecterait quelque 22,5 milliards de dollars
(17,8 milliards d'euros) au Moyen-Orient et en
Afrique, en termes de croissance pour les
technologies de l'information et de recettes
fiscales ainsi générées, a-t-il poursuivi.
Des copies pirates de Cd de musique en vente sur le
marché de Sandaga à Dakar, le 27 mars 2006
© AFP/archives Seyllou
Mais il sera difficile de convaincre les
utilisateurs africains de travailler sur des
logiciels d'origine, ont reconnu les mêmes experts.
"Les gens ne veulent pas payer pour ce qu'il leur
est aisé de se procurer gratuitement", a expliqué à
l'AFP James Kusewa, de Dimensions Data, une société
spécialisée d'Afrique de l'Est.
"C'est difficile, mais les producteurs de logiciels
doivent convaincre les clients de se fournir aux
sources légitimes, afin de profiter des avantages
des produits d'origine, comme l'actualisation des
systèmes de sécurité ou des programmes, la garantie,
l'aide technique... tout ce que les copies piratées
ne peuvent leur apporter", a-t-il ajouté.
Il est vrai que, dans nombre de pays d'Afrique, la
piraterie est tellement répandue qu'il est
virtuellement impossible d'y trouver des copies
légales, comme en attestent des études commandées
par les producteurs.
Au Zimbabwe, on estime que 90% des logiciels en
service sont piratés, selon ces rapports. Au
Botswana et au Nigeria, la proportion serait de 82%,
et au Kenya de 80%...
Ces éditions pirates, pour 90% d'entre elles, sont
arrivées en provenance de pays où la législation sur
les droits d'auteur est quasi inexistante : Emirats
arabes unis, Inde et Pakistan, Chine, Malaisie,
Indonésie...
Mais les pirates africains arrivent sur le marché.
Le Botswana, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le
Sénégal et la Zambie ont rejoint cette année la
liste des 20 premiers "Etats pirates" établie par
l'Alliance de l'industrie du logiciel (Business
Software Alliance), organisation mise sur pied par
la profession.
La progression du piratage s'est intensifiée
"phénoménalement" par l'introduction de la
technologie numérique et l'échange de dossiers par
internet, a exposé au colloque un avocat du Bureau
des droits d'auteurs du Kenya (Kenya Copyright Board),
Me Edward Sigei.
La responsabilité ultime incombe évidemment à
l'utilisateur, mais aussi aux gouvernements qui
doivent intervenir en recourant aux sanctions
pénales, aux inspections sur les importations et à
des campagnes d'information civique, selon lui.
"Le gouvernement doit créer dans le public une prise
de conscience sur les effets néfastes de la
piraterie et des contrefaçons, donner des moyens aux
investisseurs de l'industrie, encourager le
développement des infrastructures mais aussi
accroître le nombre des procédures, des poursuites
et des amendes", a-t-il conclu. |
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