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DOSSIER COMPLET SUR LA  CEMAC 

   
         
   
 

BEAC: les scandales financiers qui ont émaillé 2009

 
 

Une année qui ne s’est pas écoulée comme un long fleuve tranquille dans le domaine bancaire national et sous régional. Amity Bank, Cbc et Beac sont passés à la trappe. Si la disparition d’Amity Bank au profit d’Atlantic Bank n’a pas fait couler beaucoup d’encre et de salive, les scandales à la Beac et la mise sous administration provisoire de la Commercial Bank of Cameroon ont drainé foule et alimenté les conversations dans les chaumières.

Tout a commencé, comme à l’accoutumée par des dénonciations et pas des moindres. C’est l’hebdomadaire panafricain qui a d’ailleurs eu la primeur de cette information à la suite d’une enquête menée par ses services.

Il s’agit d’un important réseau et des actes de détournement de fonds démantelés à la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, Beac. Selon diverses sources avancées par certains organes de publication, ces détournements avoisineraient les 19 milliards de Fcfa en 4 ans seulement. Et dans un entretien à bâtons rompus accordé au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, le gouverneur de la Beac, le gabonais Philibert Andzembe, comme pour prendre à contre-pied l’opinion publique qui pointait un doigt accusateur à son encontre, décide de passer à table.

En attendant Bangui

Selon lui, à la suite de sa nomination au poste de Gouverneur général de la Beac en Juillet 2007, un écart de trésorerie de 15 milliards Fcfa environ avait été constaté au 31 décembre 2007 entre les écritures inscrites dans les livres du Bureau Extérieur de la Beac à Paris et le relevé bancaire fourni par la Société Générale de Paris où est logé le compte du Bureau Extérieur. Il faut noter que le Bureau parisien de la Béac qui n’est pas situé dans la zone d’émission, ne dispose d’aucune prérogative d’émission monétaire. De ce fait, il exerce essentiellement une mission de représentation, de collecte de données et de centrale d’achat.

De même, après le constat de dysfonctionnement dans son système, et par un souci de transparence, il a pris des mesures pour éclairer la situation des comptes du Bureau Extérieur de Paris, l’épicentre du dysfonctionnement.

C’est ainsi que les mécanismes de contrôle interne de la banque ont été activés, un audit commandité et confié au cabinet Mazars de Paris, afin de mettre fin au naufrage. Le rapport de ce cabinet d’audit a confirmé l’hypothèse d’un détournement au sein de la Beac. Très rapidement, un nouveau responsable au Bureau Extérieur de Paris sera nommé en Juillet 2008. Ce même mois, une mission des services spécialisés de la Beac est commanditée ; ayant pour but l’élaboration des états de rapprochements des écritures, l’examen ainsi que la détermination précise de la nature de l’état de trésorerie constaté.

Les moyens utilisés par les fraudeurs ont été multiples dont la falsification des relevés bancaires et des chèques. Le gouverneur a par la suite ordonné des mesures conservatoires à savoir : la suspension de la signature du comptable du Bureau Extérieur, la demande de l’opposition à portée générale au paiement de plusieurs séries de chèques. Il a déposé des plaintes auprès du tribunal de grande instance de Paris pour vol, escroquerie, faux et usage de faux, détournements et prélèvement frauduleux au préjudice de la Béac.

De même, les individus incriminés dans le rapport de l’audit ont été suspendus de leurs fonctions et par la suite licenciés sans préjudice des poursuites judiciaires qui s’en suivraient. Face  à cette crise, certains observateurs ont tôt fait d’arguer que la situation au sein de la Beac serait la résultante des querelles de leadership que se livrent les différents pays membres.

Dans la même lancée, Philibert Andzembe a initié des mécanismes spécifiques de gouvernance : Code de déontologie, Code de l’éthique, Code des marchés qui sont en phase de finalisation et qui devraient permettre d’éviter des sorties de routes dans la futur. Malheureusement, toutes ces mesures n’ont pas suffi à ramener la sérénité au sein des pays membres.

Aussi, le président nouvellement élu du Gabon, Ali Bongo, avant que ses pairs ne décident d’imposer la double signature du gouverneur et du vice gouverneur pour toute décision impliquant des sorties d’argent à la Beac, a aussitôt rappelé son compatriote au pays. La décision sera confirmée à la suite de la réunion des ministres de Finances en mi-janvier prochaine. L’avenir de cette institution financière sera décidé lors des prochaines assises des chefs d’Etat de la Cemac prévues ce mois à Bangui.

 
 

(Dikalo 06/01/2010)

 
     
 

Zone Cemac : les Etats pour le rapprochement de la Dsx et la Bvmac

 
 

Le Comité ministériel de l'Umac et le conseil des ministres ont réaffirmé leurs volontés à soutenir la démarche de la Cosumaf.

L'atelier sous régional sur le développement du marché financier en Afrique centrale tenu à Douala les 28 et 29 octobre dernier avait donné l'impression d'un bon départ pour le rapprochement (enfin!) entre les deux bourses installées dans la zone Cemac.

Cet espoir suscité par la présence à Douala des représentants des deux places boursières, sous les regards des responsables de l'autorité de régulation, la Commission de surveillance du marché financier d'Afrique centrale (Cosumaf), avait été terni, quelques jours après, par la sortie du président de la Commission des marchés financiers du Cameroun (Cmf), le régulateur de la Dsx. La démarche de rapprochement entreprise par la Cosumaf n'était donc pas du goût de la Cmf. La preuve est venue de ce qui peut être considérée comme une espèce de mise au point du gendarme du marché financier camerounais.

Dans une correspondance, Chief Théodore Ejangue, le président de la Cmf, précise d'entrée de jeu que l'existence de textes réglementaires distincts sur le plan national ne constitue en rien un obstacle quant au développement ou à l'intégration des marchés financiers "Nombreux exemples à travers le monde donnent une parfaite illustration des marchés développés et intégrés qui fonctionnent dans le cadre de réglementations nationales distinctes…", écrit M. Ejangue.

Et comme coup de gueule, le président de la Cmf dit reconnaître que la Cemac comprend 6 pays dont un seul (le Cameroun) dispose pour le moment d'une bourse de valeurs en activité, "avec de faibles performances certes, mais qui ne sauraient en aucun cas être comparées à celles d'une place financière à l'activité encore inexistante". En conclusion, la Commission des marchés financiers du Cameroun se dit convaincue que le fonctionnement du marché financier camerounais ne constitue en aucun cas un obstacle à l'émergence des opérations de marché financier dans les 5 autres pays.

"Il serait judicieux pour les responsables du marché financier régional, plutôt que de focaliser leurs efforts à une quelconque fusion ou une absorption des institutions du marché financier camerounais, d'œuvrer pour l'émergence et le développement des transactions boursières dans les 5 autres pays…", écrivait M. Ejangué.

Incompréhension

Le président de la Cmf souhaite donc l'émergence des opérations boursières dans les autres pays de la Cemac en prenant le Cameroun pour modèle, l'institution d'un mécanisme de rencontres et de consultations périodiques dans la perspective d'aborder des questions d'intérêt commun et particulièrement les problèmes techniques constituant des obstacles d'intégration des marchés sur les plans économiques, juridique et institutionnel.

Rivalité

En somme, il s'agit d'une réaction à une démarche entreprise par la Cosumaf. Et pourtant, pour Alexandre Gandou, le président de cet organisme, "le rapprochement procède de l'acceptation de la coexistence dans l'espace économique de la Cemac de deux marchés financiers, mais sous la condition que leur fonctionnement soit régi par des règles communes de sorte que les investisseurs et les émetteurs ne soient pas confrontés à une juxtaposition des textes réglementaires différents au risque de créer des dysfonctionnements, des coûts supplémentaires, voire une insécurité juridique".

Face à des sons discordants émis par les différents acteurs de ces deux bourses, deux instances financières de la Cemac viennent d'apporter leur soutien à la démarche du président de la Cosumaf. D'abord, le 09 décembre dernier à Bata en Guinnée Équatoriale, le comité ministériel de l'Union monétaire de l'Afrique centrale (Umac), sous la présidence du ministre camerounais des Finances, Essimi Menye, a "réaffirmé la nécessité de rapprocher les bourses de Libreville et de Douala en vue de renforcer l'intégration financière".

Ensuite, le 11 décembre à Bangui, le Conseil des ministres en sa 20ème session a "pris connaissance de la recommandation du comité ministériel visant le rapprochement de la bourse régionale et la bourse nationale du Cameroun" et a "instruit la Commission de la Cemac d'accompagner la Cosumaf dans la démarche entreprise". Cette dernière incompréhension est en effet le prolongement d'une vieille rivalité qui existe entre les deux places boursières.

Depuis que la capitale gabonaise, Libreville, a été choisie comme siège de la Bourse des valeurs mobilières d'Afrique centrale (Bvmac) au détriment de Douala lors d'une conférence des chefs d'Etats de la Cemac tenue à N'djamena au Tchad, les autorités camerounaises ont aussitôt réagi en annonçant la création de la Dsx (Douala Stock Exchange). Chacune des deux places boursières a eu le temps d'attirer quelques investisseurs à travers des emprunts obligataires ou des processus de recapitalisation. Autant de points de vue que les chefs d'Etats de la sous région trouveront, certainement, sur leur table au cours de la prochaine conférence prévue à Bangui en République de Centrafrique.

L. K.

 
 

(Mutations 05/01/2010)

 
     
 

Perspectives pour 2010/Afrique Centrale : contexte électoral ou post-électoral
 plus ou moins délicat

 
 

Dans un contexte tantôt électoral comme en République centrafricaine (RCA) ou peut-être aussi au Cameroun, tantôt post-électoral comme au Gabon, au Congo et en Guinée équatoriale, l’Afrique centrale inaugure une nouvelle année où l’enjeu pour la majorité des six pays de cette région africaine sera la stabilité politique, a estimé dans une analyse à Xinhua le Pr Joseph Vincent Ntuda Ebodé, spécialiste des relations internationales.

Le décryptage au cas par cas offre un panorama édifiant comme grille de lecture de l’évolution sociopolitique de chacun de ces Etats, avec une tendance parfois à la délicatesse pour la gestion des réalités internes dans une perspective allant au-delà même de 2010.

CAMEROUN : UN AIR DE CAMPAGNE

Avec les appels multipliés de son parti, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), en faveur d’une nouvelle candidature du président Paul Biya pour brigueur un quatrième mandat consécutif à la tête du Cameroun, bien des observateurs évoquent l’éventualité d’une anticipation en 2010 de l’élection présidentielle, normalement prévue en octobre 2011.

Tout au moins, un parfum de campagne envahit déjà le pays, à en croire le Pr Ntuda Eobdé, chef du Centre de recherches et d’études politiques et stratégiques (CREPS) de l’Université de Yaoundé II.

"Si on ne considère pas que 2010 pourrait être une année électorale, on doit au moins s’imaginer que la campagne a commencé. Ça pourrait naturellement être une année électorale si le président de la République décide d’anticiper l’élection présidentielle", a-t-il indiqué.

En attendant, le chef de l’Etat camerounais a lui-même annoncé dans son message de fin d’année à la nation le 31 décembre la tenue du scrutin pour le Sénat, la chambre haute du parlement créée par la Constitution de 1996 mais jamais matérialisée.

"A présent, la voie est ouverte pour la mise en place du Sénat", a-t-il affirmé, promettant à la fois "un appareil électoral qui rendra incontestables les résultats du prochain scrutin".

Créé en lieu et place de l’Observatoire national des élections (ONEL), Elections Cameroon (ELECAM) est entré dans une phase opérationnelle en janvier 2009 sans véritables ressources financières et moyens matériels de fonctionnement, et surtout un concert de contestations contre la qualité de certains du conseil électoral de cet organe.

TCHAD : L’ARMEE SUR LE QUI-VIVE

Après une année 2008 au cours de laquelle le pouvoir du président Idriss Deby Itno a été mis à rude épreuve, notamment avec le raid rebelle des 2 et 3 février sur N’Djamena où l’opposition armée fit près de son objectif, le Tchad a connu un climat politique moins tendu en 2009.

"Le gouvernement a eu le temps de se préparer. D’un point de vue militaire, il s’est armé substantiellement. Autour de N’Djamena, il a été créé ce qu’on pourrait appeler un corridor sécuritaire", note le Pr Ntuda Ebodé.

Pour le politologue, cette organisation donne la possibilité aux autorités de N’Djamena "d’envisager le combat, les attaques, sachant qu’il a plus qu’hier les capacités pour mettre suffisamment hors d’état de nuire toute rébellion interne ou externe". Autrement dit, elles "seraient capables de faire face à toute éventualité en 2010".

D’autant qu’une accalmie est envisageable entre le Tchad et le Soudan. Car, de l’avis du Pr Ntuda Ebodé, "le fait qu’on ait décidé de porter au président Béchir va l’amener à se concentrer à ses propres internes par rapport aux objectifs de politique extérieure, qui vont cette fois-ci se résumer à un lobbying pour que cette plainte de la Cour pénale internationale n’aboutisse pas ".

Mais en même temps, il existe la possibilité que "certains jusqu’au-boutistes fassent pression pour entrer aussi au gouvernement d’union nationale".

RCA : LE CAS PATASSE

Conformément au calendrier électoral communiqué par la Commission électorale indépendante (CEI) supervisée par un responsable religieux, le pasteur Joseph Binguimalet, les Centrafricains iront aux urnes le 18 avril pour élire leur futur président.

Parmi les candidats en lice figurent le chef de l’Etat sortant François Bozizé et l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, investi par le Mouvement de libération du peuple centrafricain ( MLPC) créé par l’ex-président Ange Félix Patassé et dont ce dernier a été radié en juin 2009, après en avoir été suspendu deux ans plus tôt pour "non respect de la ligne directrice du parti".

Egalement débouté par la justice qui, par une décision de la Cour de cassation le 29 décembre, a entériné un arrêt déjà rendu par la Cour d’appel de Bangui, l’ancien président, renversé le 15 mars 2003 par un coup d’Etat de François Bozizé, sera néanmoins dans la course, en candidat indépendant.

Aux yeux des observateurs, ce contexte entretient un climat politique délicat pour la stabilité dans un pays qui en tellement besoin.

"L’élection présidentielle en République centrafricaine va se passer dans un contexte un peu nouveau, qui peut amener à se poser quelques questions. Le contexte est nouveau parce qu’il y a eu ce qu’ils ont appelé la grande réunion de réconciliation nationale [ en décembre 2008] qui a fait venir au pays l’ensemble des acteurs majeurs, naturellement chacun suivant son calendrier", résume le Pr Ntuda Ebodé.

Selon lui, c’est peut-être la gestion du futur politique d’Ange Félix Patassé qui peut constituer aujourd’hui une menace à prendre au sérieux.

"Non pas parce qu’il est tout à fait armé, mais parce qu’il considère comme son parti l’a tout simplement exclu. Et comme pour se présenter à l’élection présidentielle, il lui faut un appareil partisan, la justice vient de donner raison à ceux qui l’ont exclu en disant qu’il n’est pas nécessaire pour ce parti, puisque les autres s’en sont déjà appropriés", a-t-il affirmé.

Et d’ajouter : "cela peut donc être une source de conflit qui, naturellement, va diviser l’opinion et donc va garantir le succès du président actuel. Mais, elle peut aussi déstabiliser la nation entière et l’opposition, donc le régime en place".

Cette élection va se tenir alors que le gouvernement centrafricain continue de faire face, dans certaines régions du pays, en particulier dans le nord, à des groupes de rebelles qui refusent de s’associer au processus de réconciliation nationale et eu programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) entamé en 2009.

Cette situation, accentuée par la présence de combattants de l’Armée de libération du Seigneur (LRA) du chef rebelle ougandais Joseph Kony, préoccupe jusqu’aux Nations Unies.

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité le 22 décembre à New York, l’organisation mondiale a demandé aux autorités centrafricaines de "mener à bien sans tarder, dans la transparence et le respect du principe de responsabilité" le programme de DDR et à faire en sorte qu’il "soit terminé avant les élections de 2010".

GABON : ALI BONGO FACE A UNE COALITION DE L’OPPOSITION

Proclamé vainqueur avec 41,73% des suffrages, Ali Bongo a remplacé à la tête du Gabon, à la suite de l’élection présidentielle organisée le 30 août 2009, son père Omar Bongo Ondimba, décédé le 8 juin à Barcelone des suites de maladies après près de 42 ans au pouvoir.

Contestée par l’opposition, surtout emmenée par l’ancien ministre de l’Intérieur André Mba Obame, autrement dit un ancien pilier du régime, cette victoire a plongé le pays dans un cycle de violences et créé des fissures au sein de la population. Ce qui, de l’avis des analystes, augure de perspectives peu sereines pour Ali Bongo pour diriger le pays.

"2010 sera marquée par un autre scrutin, ce sont les élections législatives. Et c’est dans la préparation de ces élections que je crois, puisque je viens de séjourner à Libreville et à Port-Gentil, que les grands perdants ont décidé il y a tout juste une semaine de fonder un seul parti. Si cette hypothèse marche, cela va compliquer un peu la posture du président actuel", analyse le Pr Ntuda Ebodé.

De son côté, Ali Bongo prépare aussi sa stratégie de conquête en prenant "un certain nombre d’initiatives pour se démarquer à la fois de son défunt père et du Parti démocratique gabonais (PDG), comme cela a fonctionné jusque-là".

"Le principal risque de cette posture, c’est qu’il se fait certainement des amis du côté de la populace et de l’opposition calculatrice. Mais dans son propre camp, il se fait beaucoup plus d’ennemis. Cette posture gêne ceux qui ont emmagasiné un certain nombre de moyens et peuvent se reverser dans l’opposition et la doper. Elle peut aussi devenir un élément fédérateur de tous ceux dépolitisaient jusque-là, reprochant au système d’être monolithique", juge le Pr Ntuda Ebodé.

Au bout du compte, "cela peut amener à une cohabitation difficile, tout au moins du point de vue de la gestion politique au Gabon".

GUINEE EQUATORIALE : DEFIS DE LA GESTION DE LA MANNE PETROLIERE

Réélu avec 95,1% des voix à l’issue de la présidentielle du 29 novembre, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogon, au pouvoir depuis 1979, a le torse bombé pour conduire en toute sérénité son programme de développement national caractérisé par de remarquables réalisations sociales et économiques.

Les observateurs s’accordent à dire qu’il contrôle la situation et, face à une opposition réduite à sa plus simple expression, l’avenir apparaît sans soucis pour lui. Dans la mesure justement où, reconnaît le Pr Ntuda Ebodé, "le pays est dans une dynamique de développement matériel, qui fait que du jour au lendemain il y a un accroissement visible de l’indice de développement, c’est-à- dire qu’il y a beaucoup de d’hôpitaux et d’écoles qui sont construits".

Mais, passé l’environnement interne, le chef de l’Etat équato- guinéen est considéré comme étant confronté à "un problème de fond, celui de la gestion de la manne pétrolière non plus en rapport avec son propre pays, mais avec les puissances étrangères, tant à l’échelle de la sous-région qu’à l’échelle du monde occidental, arabe ou asiatique".

En d’autres termes, la stabilité en Guinée équatoriale, troisième producteur de l’or noir en Afrique après le Nigeria et l’Angola, dépendra au cours des années à venir "de la manière dont les contrats d’exploitation de cette ressource avec les grandes puissances sont traités".

Si dans les rapports avec ces puissances étrangères il y a des prétentions hégémoniques, souligne le politologue, les convoitises peuvent amener à mettre le président à l’écart. "Mais a priori, ce scénario pour l’instant n’est pas perceptible".

CONGO : SITUATION POST-ELECTORALE DISPUTEE

Victorieux de la présidentielle du 12 juillet 2009 avec 78,61% des voix, le président du Congo, Denis Sassou Nguesso, déjà aux commandes de 1979 à 1992 et revenu par les armes en 1997, ne peut véritablement se targuer d’avoir des coudées franches, en raison d’une situation post-électorale jugée disputée.

Malgré la normalisation retrouvée après des années de guerre, de juin 1993 à janvier 1994, puis de mai à octobre 1997, le pays n’a pas tout à fait exorcisé ses vieux démons. Jusque-là, ce que les analystes politiques appellent la "fusion ethnique" n’a pas eu lieu.

De facto, selon le Pr Ntuda Ebodé, le Congo reste dans "une grande fragilité", qui fait que "lorsqu’on est au Congo, on a l’impression que chaque quartier représente une ethnie à part. Ce qui montre qu’il n’y a pas eu conversion des intérêts particuliers en intérêts collectifs".

Résultat : "par exemple, chaque fois qu’un puits est construit dans un quartier, qui lui-même est majoritairement occupé par une ethnie, les autres quartiers vont s’interroger sur les raisons du choix de ce quartier".

"Comme c’est un pays où il y a quand même une tradition de violences politiques, je crois qu’il est intéressant que le président Sassou Nguesso essaie, à mon avis, d’expérimenter la négociation. Pour une paix durable, il faut d’abord qu’il y ait au Congo une politique dont l’objectif cette fois-ci est la fusion ethnique pour que personne ne se reconnaisse plus en terme ethnique, lorsqu’il y a une route, un hôpital ou un puits. Cela signifie que tout le monde doit pouvoir vivre partout", préconise le politologue.

Par Raphaël MVOGO (Xinhua)

 
 

(Afriscoop 04/01/2010)

 
     
 

Cemac : l’activité économique très faible en 2009

 
 

Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Beac a fait le bilan de l’année au cours de sa dernière réunion tenue ce 17 décembre à Douala.

L’année 2009 se termine ainsi par une faiblesse généralisée de l’activité économique dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Ceci, à cause de la propagation des effets de la crise internationale dans les économies des pays membres. Ce ralentissement qui était déjà prévisible, au regard de certains indicateurs publiés à mi-parcours par certains organismes spécialisés, a été confirmé ce 17 décembre 2009 par le Cpm, au cours de sa 4e et dernière réunion ordinaire de l’année présidée par Philibert Andzembe, son président statutaire.

Ainsi, apprend-on, l’activité économique « enregistrerait un taux de croissance estimé à 2,4%, contre 4,1 en 2008 ». Par ailleurs, souligne le gouverneur de la Beac, « les tensions inflationnistes se replieraient à 4% environ, comparé à 5,9 en 2008, en relation avec le reflux des prix mondiaux ».

Quant aux comptes budgétaires et extérieurs, le président du Cpm indique qu’ « ils se dégraderaient et le taux de couverture extérieure de la monnaie demeurait confortable autour de 100% ». Dans l’ensemble donc, la situation économique de la sous région n’a pas été bonne du tout en 2009. «La crise est responsable pour l’essentiel de cette triste situation. Quand il y a eu crise, certains Etats ont abandonné les investissements », décrypte Philibert Andzembe qui reste cependant optimiste. Au regard des perspectives d’évolution de l’économie mondiale qui confirment la reprise de l’activité économique mondiale, bien qu’étant encore timide.

L’économie de la sous-région étant tributaire en majeure partie de cette dernière, on annonce un léger mieux l’année prochaine dans la zone Cemac. En effet, d’après le Cpm, les perspectives de 2010 laissent entrevoir un raffermissement de la croissance de l’ordre de 4% et la poursuite du recul des tensions inflationnistes vers la norme communautaire de 3%.

Grandes décisions

Au regard de ces perspectives prometteuses et après examen de la balance des risques pesant sur la stabilité monétaire et financière, le Cpm a décidé de maintenir inchangées ses principales mesures pesant sur les Etats et les établissements de crédit. Il s’agit des conditions d’intervention de la Beac, des taux d’intérêt sur les placements publics et les cœfficients de réserves obligatoires et le taux de rémunération des réserves. « C’est une manière pour nous de soutenir la reprise. Nous avons jugé nécessaire de ne pas déranger les économies en croissance. Cette croissance doit continuer à se renforcer en 2010 », justifie Philibert Andzembe. Ce dernier, est abondamment revenu sur ce sujet au cours de la traditionnelle conférence de presse sanctionnant la fin des travaux à huit clos.

Au menu des échanges également, les réserves de change, l’avant-projet de règlement Cemac portant sur diverses dispositions relatives à la publication des conditions de banque, à la détermination du Taux effectif global (Teg) et à l’usure dans la sous région et le projet d’émission des titres publics à souscription libre dans la Ceamc. Parlant des réserves de change, le Cpm a confirmé le principe de la mise en place d’un portefeuille d’investissement au sein de la salle des marchés. Sur le 2e point, le Cpm a prescrit des orientations en vue de l’enrichissement de ce texte, et de sa présentation « dans les meilleurs délais aux organes de décision de la banque »

par Hervé B.Endong

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(La Nouvelle Expression 31/12/2009)

 
     
 

Les richesses en Afrique centrale contrastent avec la pauvreté

 
 

LIBREVILLE - Riche en ressources pétrolières, minières et forestières, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC)est l’une des régions d’Afrique où la pauvreté affecte la plus grande partie de la population. D’une superficie de 3 millions de km² - allant du Congo-Brazza à la Guinée équatoriale en passant par le Gabon, le Cameroun, la République centrafricaine et le Tchad - la CEMAC est un petit marché de 32,1 millions d’habitants.

 

Selon des données du rapport mondial sur le développement humain publié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 33,4% de la population du Cameroun vivent avec moins d’un dollar par jour et ces chiffres atteignent 66,6% pour la population de Centrafrique et près de 70% au Congo.

 

Les échanges commerciaux intra-communautaires sont encore faibles en raison de l’absence d’infrastructures de base, comme les routes et dessertes ferroviaires, et des lenteurs dans le processus d’intégration régionale.

 

« Nous sommes en train de nous organiser pour accélérer l’intégration régionale. C’est notre première priorité », avait assuré le secrétaire exécutif de la CEMAC, Jean Nkuete, lors d’une conférence de presse en marge du lancement des négociations entre la CEMAC et l’Union européenne (UE) pour un accord de partenariat économique en 2007.

 

Le commerce intra-régional est de l’ordre de 2% pour les importations et de 1% pour les exportations. D’après le M. Pascal Lamy, le commerce entre la CEMAC et le seul Nigeria - géant économique de l’Afrique de l’Ouest - est « supérieur au commerce intra-régional ». Le commerce bilatéral entre l’UE et la CEMAC associée à Sao Tomé et Principe représente à peine un flux de 7 milliards d’euros/an (Chiffres 2007).

 

Les principales exportations vers l’UE sont constituées essentiellement de produits pétroliers qui représentent 48% de ces exportations, de bois (18,4%), de cacao (4%), de bananes (3,8%), de coton (2,2%), d’aluminium (1,5%), de diamants (3,8%), de café (1,1%) et de manganèse (1%).

 

Le pétrole est la première ressource d’exportation de la plupart des pays de la CEMAC et, selon la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) basée à Brazzaville, « le principal déterminant de l’évolution de la CEMAC ».

 

Dans un de ses rapports, la BDEAC indique qu’au cours de cette année, la production pétrolière globale a été de 41,4 millions de tonnes pour quatre des six pays de la CEMAC : Cameroun, Congo, Gabon et Guinée équatoriale.

 

La CEMAC doit « commencer par construire un marché commun pour bien asseoir l’intégration régionale ».

 

FIN/IPG/JRN/2009

Date de parution : mardi 29 décembre 2009.

 
 

(Infosplusgabon 30/12/2009)

 
     
 

L'Afrique centrale à l'heure des choix. Qui est réellement le leader, après le décès de Bongo?

 
 

Le 10e sommet de la Cemac, prévu le 14 décembre et repoussé à janvier, se tiendra à Bangui. Cette première édition depuis la mort d’Omar Bongo Ondimba doit être l’occasion pour les chefs d’État de régler leurs différends. Et de répondre aux attentes de toute la région.

Ils sont venus, ils sont tous là, comme dans La Mamma d’Aznavour. En ce mardi 16 juin 2009, autour d’un catafalque surchargé de fleurs, les chefs d’État de l’Afrique centrale rendent un ultime hommage au parrain décédé. Omar Bongo Ondimba est mort, et avec lui vient de disparaître l’unique dénominateur commun entre ces hommes que tout sépare hormis l’espace géopolitique tracé au compas par l’ancien maître colonial. Certes, au sein de la communauté des six pays francophones de la Cemac, Bongo Ondimba ne réglait, dans le fond, aucun problème – surtout à la fin de sa vie, tant les arbitrages rendus par un doyen usé avaient fini par être contestés chez ses pairs. Les querelles d’ego, les conflits d’intérêts, Bongo les diluait, les étouffait sous le poids du consensus mou. Mais avec lui le linge sale se lavait en famille et l’omerta était de règle. Et puis, qui aurait eu le front de l’humilier, de le contredire et de lui faire de la peine, lui qui avait à la fois l’âge, la sagesse, la longévité au pouvoir et la richesse ? Au classement combiné de ces quatre facteurs essentiels, le vieux Batéké de la case à malices gabonaise était le meilleur. Paix à son âme.

En ce cent soixante-septième jour de l’année 2009, l’Afrique centrale s’est donc retrouvée, d’une certaine manière, orpheline. Couvercle ôté sur une boîte de Pandore d’où peut jaillir le meilleur comme le pire. Paysage à nu d’une région au potentiel économique énorme mais confrontée à la brutalité de l’argent facile, celui du pétrole – cinq pays producteurs sur six –, ainsi qu’aux aléas d’une culture communautaire de pure façade, politiquement acéphale, où la méfiance entre chefs est la règle et où la mentalité du cueilleur l’emporte encore, hélas, sur celle du bâtisseur. Au lendemain des obsèques du dernier vestige de la maison Foccart, la bataille pour sa succession a donné un premier goût de la désunion. Chacun, parmi les propriétaires de palais présidentiel dans la région (le terme de locataire, habituellement usité en pareil cas, étant ici hors de propos), avait « sa » solution pour le Gabon et « son » candidat pour le trône. Une bataille qui s’est en grande partie jouée sur le terrain des moyens financiers, ceux dont disposait en propre la famille du défunt étant en définitive supérieurs à ceux de tous leurs opposants réunis, et qui a évidemment laissé quelques traces. Désormais, lorsqu’il rencontre ses pairs de la Cemac, Ali Bongo sait qui a parié contre lui et qui a aidé ses adversaires. Autre conséquence évidente et somme toute logique de la disparition du vieux : le scandale de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Avec l’affaire des détournements de fonds massifs du bureau de Paris, dont on ne connaît encore que la partie émergée de l’iceberg, c’est tout un système opaque de circuits financiers mis en place depuis trois décennies qui a en quelque sorte explosé sous le nez des chefs d’État. Si la révélation de ce scandale doit tout au travail d’investigation de Jeune Afrique et rien à la manipulation (mais il est vrai que les choses les plus simples à comprendre sont parfois les plus difficiles à admettre), il est clair que certains dans la région s’en sont réjouis et comptent bien en profiter pour mettre un terme à cet étonnant (et désormais obsolète) « consensus de Fort-Lamy », qui assurait au Gabon, à l’époque le plus riche de la communauté, une prééminence de fait dans la gestion passablement occulte des avoirs de la Beac. La probable accession, lors du prochain sommet de Bangui, prévu le 14 décembre et repoussé à janvier, du Gabonais Hugues Alexandre Barro Chambrier au poste de gouverneur, ne doit pas à cet égard faire illusion. Le grand illusionniste du Palais du bord de mer à Libreville n’est plus là, le Fonds monétaire international (FMI) a profité de la crise pour imposer à toutes les parties prenantes (y compris à la France) un minimum de transparence, et du scandale, finalement, peut ressortir une modernisation et une adaptation de la Beac aux exigences de la mondialisation. À condition, bien sûr, que les chefs d’État sachent prendre leurs responsabilités.

Dans une Afrique hantée par le syndrome des successions dynastiques, la question – mais est-elle pertinente ? – se pose désormais de savoir qui héritera du fauteuil de sage du village, primus inter pares sous le baobab et grand régulateur des petits conflits, qu’occupait Omar Bongo Ondimba. Passage en revue des critères. Le plus âgé ? Ce serait Paul Biya, 76 ans, sans l’ombre d’un doute. Le plus ancien aux affaires ? Alors ce devrait être Teodoro Obiang Nguema (trente ans), mais la Guinée équatoriale n’est pas membre fondateur de l’Udeac, ancêtre de la Cemac, et si l’on inclut la date de la première arrivée au pouvoir, Denis Sassou Nguesso, chef de l’État en février 1979, soit six mois avant son frère de Malabo, tient assurément la corde. Le plus riche ? Obiang Nguema encore, tout au moins par tête d’habitant, à moins que ce ne soit Paul Biya, PIB camerounais oblige. Le plus sage ? Les trois chefs d’État précités, plus Idriss Déby Itno, s’estiment en mesure de revendiquer ce titre, et nul, sauf à être suicidaire, ne se hasarderait à trancher dans le vif. Seules deux personnalités sont hors compétition : le Centrafricain François Bozizé, hôte du sommet de Bangui, parce qu’il sait que son pays a trop besoin de la solidarité des autres pour risquer d’entrer dans la course, et le Gabonais Ali Bongo, trois mois de pouvoir et 50 ans d’âge, « un bleu » en quelque sorte…

Reste à savoir si tout cela, qui tient en haleine quelques sycophantes prompts à vanter les qualités supposées de leurs chefs, a la moindre importance. En réalité, dans le rôle régional qui était le sien, Bongo père n’aura pas de successeur. Non parce qu’il serait irremplaçable, mais les temps ont changé. Le doyennat qu’il incarnait jusqu’à la caricature n’avait plus grand-chose à voir avec une réalité opérationnelle, et son système avait fait plus que son temps, faute entre autres de moyens financiers pour l’alimenter. Qui, parmi les chefs de la région, est volontaire pour reprendre à son compte une charge aussi honorifique que dispendieuse ? Il y a fort à parier que l’équation se pose en ces termes et que la réponse soit : personne… Le règlement (cosmétique) de certains différends dût-il, faute d’arbitrage, en souffrir, c’est plutôt là une bonne chose et un gage de maturité pour toute la zone Cemac. Mais encore faut-il transformer l’essai et que les patrons, désormais privés de leur recours suprême, apprennent à s’entendre entre eux.

N’en déplaise aux cassandres

Sur ce dernier point, fort heureusement, le pire n’est pas sûr. Même si les comptes électoraux n’ont pas encore été tout à fait soldés entre le Gabon et la Guinée équatoriale, même si N’Djamena, Brazzaville et Libreville convoitent tous trois le tutorat de la Centrafrique – lequel n’est plus forcément à prendre – et même si la crise de la Beac a généré de lourdes suspicions entre capitales sur le thème « à qui profite le scandale », l’ambiance à Bangui sera plus à la rumba qu’au coupé-décalé. Mais l’équilibre demeure fragile, à la merci des excès de zèle des entourages, comme en témoigne la mésaventure que viennent de vivre deux sages de la région, Denis Sassou Nguesso et Paul Biya. Il a suffi qu’un périodique bricolé en banlieue parisienne par un ressortissant camerounais, à la diffusion incontrôlée et au professionnalisme aléatoire, inconnu en dehors des cerclesde la diaspora, publie les bonnes feuilles d’un libelle anti-Sassou Nguesso édité à compte d’auteur par un collectif d’opposants pour que les compteurs s’affolent. Ce qui serait passé inaperçu ailleurs devient ici affaire d’État : contre-attaques et même insultes dans les journaux congolais, longue réplique alambiquée de la présidence camerounaise, envoi d’émissaires à Yaoundé et Brazzaville pour calmer le jeu… En Afrique centrale, hélas, l’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant. Pourtant, n’en déplaise aux cassandres, la guerre des chefs n’aura pas lieu. Pas plus à Bangui qu’à Troie dans la pièce de Giraudoux, avec la Cemac dans le rôle de la belle Hélène, Sassou, Biya, Obiang et les autres dans ceux d’Hector, d’Ulysse ou de Demokos. Faute de combattants, mais aussi parce que, au vu de certains signes et selon certaines confidences, les chefs d’État semblent cette fois décidés à ne plus offrir à leurs opinions publiques le spectacle d’une intégration en panne, à la traîne des autres regroupements régionaux. Les contacts en ce sens se sont multipliés ces derniers jours, et les dossiers en suspens – Beac, passeports, Air Cemac, etc. – sont au cœur de la visite officielle préparatoire que François Bozizé, hôte du sommet, a effectuée du 7 au 9 décembre chez son voisin, le poids lourd camerounais. Et si le premier sommet sans « lui » était enfin celui de l’âge adulte ?

L'Afrique centrale à l'heure des choix © Rafaël Ricoy
 
 

 Source : Jeune Afrique    RDPG

 
     
 

CEMAC : le supplément INTEGRATION publie un Hors Série sur la CEMAC

 
 

(Camer.be 23/08/2008)

L’organisation sous régionale est passée au peigne fin. C’est à travers des reportages, enquêtes, interviews, analyses et témoignages qui offrent un éclairage inédit et saisissant sur le processus d’intégration dans la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale.

« Le douloureux et interminable processus d’intégration en zone CEMAC », c’est la problématique qui traverse l’ensemble de la production éditoriale de 20 pages. Une problématique dont Thierry Ndong, le directeur de publication du supplément INTEGRATION justifie l’opportunité par la tenue les 24 et 25 Juin 2008 à Yaoundé, de la 9ème conférence des chefs d’Etat de la Cemac. Pour mener l’analyse, le magazine pose un triple jalon : l’examen des acquis, des limites et des défis de la dynamique intégrative qui est celle de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC). Une organisation sous-régionale qui regroupe le Cameroun, la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville, le Gabon la Guinée Equatoriale et le Tchad.

A chapitre des acquis, le magazine relève le développement d’un esprit de solidarité entre les différents chefs d’Etat de la Cemac. « En signe de solidarité, ils (les chefs d’Etat africains, Ndlr) ont décidé de l’octroi d’une assistance financière et matérielle au gouvernement tchadien » écrit le journal. Un soutien survenu au lendemain de la prise manquée du pouvoir à Ndjamena par des rébellions armées. Le magazine note aussi que le sport, notamment le football est un puissant instrument d’intégration dans la Cemac. Au-delà de l’organisation de la coupe Cemac qui contribue à renforcer l’esprit communautaire, le magazine mentionne que les footballeurs de certains pays évoluent dans les autres pays de la sous-région. C’est le cas de plus de 150 joueurs camerounais qui évoluent dans le championnat de football de Guinée Equatoriale. Le pont Ngueli qui relie le Cameroun au Tchad, la ville de Kyé Ossi, plaque tournante de l’activité économique régionale et la mise en route d’importants programmes énergétiques sont entre autres des acquis dont peut se vanter la Cemac.

Les goulots d’étranglement sont cependant nombreux. Grâce à un reportage inédit, le magazine démontre que la Cemac souffre d’une méconnaissance criarde de la part des habitants de la sous-région. « Presque personne à Yaoundé n’arrive à localiser avec précision les locaux de cette institution » écrit le reporter. Et pourtant, les sommets des chefs d’Etat se multiplient et sont marqués de bonnes intentions même si les 24 et 25 Juin dernier, « Paul Biya et ses homologues sont restés aériens dans les réponses à apporter aux dures réalités quotidiennes des trente cinq millions d’habitants de cet espace économique ».

Un sommet au cours duquel le projet de création d’une compagnie communautaire de transport aérien n’a trouvé aucune issue favorable. « Les propositions du comité de pilotage du projet Air Cemac ont divisé les chefs d’Etat entre les partisans du lancement imminent de Air Cemac et les tenants d’un ajournement du projet» lit-on. Quid la libre circulation des biens et des personnes reste problématique ? Le magazine nous apprend que la Guinée Equatoriale a décidé de suspendre « jusqu’à nouvel avis » la délivrance des visas dans sa représentation camerounaise. Une suspension qui survient alors même que les camerounais sont régulièrement expulsés du « nouvel eldorado ». Des reportages dans les zones frontalières de la sous-région démontrent davantage les difficultés qu’endurent les citoyens qui désirent passer d’un pays à l’autre de la sous-région.

INTEGRATION note aussi que sur le plan sécuritaire, la sous-région est encore l’objet d’attaques répétées sur les routes et des enlèvements d’enfants alors même que des structures régionales de maintien de la paix existent. La question du bicéphalisme boursier enregistré en Afrique Centrale est analysée par l’économiste camerounais Abissama Onana qui souligne que, « avoir deux bourses n’est pas une action judicieuse ». Pourtant, les bourses de Douala et de Libreville continuent de fonctionner, au mépris l’intégration économique prônée par la Cemac.

Malgré tout, les défis fixés par les principaux animateurs de la machine régionale sont nombreux. Pour ce qui est du financement, « le passage de la taxe communautaire d’intégration au régime de disponibilité intégrale serait un facteur déterminant d’accélération du schéma d’intégration de la Cemac » analyse le magazine. L’on y apprend aussi que la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Béac) a élaboré un plan stratégique pour moderniser l’institution à l’horizon 2010. En termes de perspectives, un programme de prioritaire de 55 projets a été retenu par le conseil des ministres. Il représente linéaire total de 6617 Kilomètres dont 6018 de routes et 149 de voies ferrées.

Donc, ainsi que le mentionne l’éditorial, le Hors Série de INTEGRATION « disponibilise » une somme d’informations et de données « pas toujours aisées à collecter dans une sous-région aux dirigeants frileux ». Pour être complet, le magazine propose enfin une galerie de réactions d’hommes d’affaires, d’étudiants, d’experts et de simples citoyens qui donnent leurs visions de la marche de la Cemac et de l’idée qu’ils se font de l’idéal communautaire. Des réactions qui donnent le pouls de la prise de conscience générale des problèmes et des attentes populaires vis-à-vis des responsables de la communauté.

Supplément bimensuel encarté dans l’hebdomadaire Repères, INTEGRATION s’est choisi un créneau jusque là sous-exploité par la presse camerounaise : l’information sur la présence des communautés étrangères vivant au Cameroun. D’après le directeur général du jeune groupe Global Communication (Globcom) qui édite le supplément, la publication de ce premier Hors Série est la première étape d’un processus d’autonomisation du groupe. L’ambition programmée de ce groupe de communication est d’éditer un journal à vocation sous-régionale sur la problématique de l’intégration.
Le N°002 du Hors Série de INTEGRATION est prévue pour le mois de Décembre 2008.

© Correspondance de : Mohamadou HOUMFA

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L'Afrique centrale annonce une nouvelle date butoir pour le passeport commun

 
 

(CCTV 30/06/2008)

YAOUNDE - Les dirigeants des six pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), réunis du 23 au 25 juin à Yaoundé pour leur 9e conférence au sommet, ont convenu de mettre en ciruclation le passeport CEMAC " au plus tard le 1er janvier 2010".

S'exprimant à la session de clôture du 9e sommet, le président camerounais Paul Biya a fait état d'avancées dans la recherche de l'efficacité des institutions communes, dont la consolidation du processus de mise en circulation du passeport CEMAC et de renforcement de la liberté de circulation des ressortissants des Etats membres.

Selon le nouveau président en exercice de cette organisation, le président centrafricain François Bozizé, le passeport CEMAC est l'un des sujets inscrits parmi les dossiers prioritaires immédiats de son mandat.

S'adressant aux dirigeants présents dans la capitale camerounaise, le président de l'Union des patronats d'Afrique centrale (UNIPAC) André Siaka a déclaré que le secteur privé sous- régionale salue fortement la décision des chefs d'Etats de la communauté de mettre effectivement en oeuvre le principe de la libre circulation des personnes et des biens.

Le passeport Cemac, un des projets favorisant la circulation des personnes dans la zone Cemac et donc l'intégation de la sous- région, a été adopté en juillet 2001 par une réunion ministérielle de la CEMAC. Sa mise en circulation a été successivement prévue en 2003 et en juillet 2007.

En janvier 2003, les premiers carnets du passeport ont été remis aux chefs d'Etat et de gouvernement lors de leur 4e sommet à Libreville. Une mission du secrétariat exécutif s'est ensuite rendue dans les Etats membres pour déposer 400 spécimens par pays, dont 200 pour les passeports ordinaires, 100 pour les passeports de service et 100 pour les passeports diplomatiques.

En juin 2007, le président de la Commission de la CEMAC (organe exécutif), Antoine Ntsimi, a déclaré que le passeport commun était disponible et que les textes relatifs à la libre circulation sont en place.

"Il suffit maintenant de passer de la parole à l'acte", a-t-il dit, rappelant que sur les six Etats membres, quatre pratiquent plus ou moins déjà la libre circulation. Il s'agit du Cameroun, du Congo, da la République centrafricaine et du Tchad.

D'après M. Ntsimi, le Gabon et la Guinée équatoriale préfèrent "une phase progressive" au niveau des deux autres Etats, mais les deux Etats "sont déterminés à ne pas rester en marge" et "sont prêts à ouvrir leurs frontières".

Le Gabon et la Guinée équatoriale considère la libre circulation des personnes comme une question d'une extrême sensibilité, nécessite au préalable de sécuriser leurs ressortissants.

"Il faut à tout prix une garantie de sécurité avant de légaliser le passeport CEMAC au Gabon. Car, la liberté sans la sécurité est non applicable... En rappel, il y a eu 600 Gabonais qui furent arrêtés en France l'an passé (2006) pour faux papiers, mais il n'y avait que huit vrais Gabonais", avait noté en septembre 2007 le conseiller juridique du ministre d'Etat gabonais en charge de l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Immigration, Gervais Ndong.

De l'avis de Joseph Vincent Ntuda Ebodé, chef du Centre de recherches d'études politiques et stratégiques de l'Université de Yaoundé II, ces pesanteurs qui rendent difficile l'intégration dans l'espace CEMAC tiennent au fait que cette région est plutôt " une zone de forêt, où chaque personne, conquiert, hache à la main, sa parcelle de terrain et se sent par rapport à ce terrain comme le propriétaire unique, c'est-à-dire qu'elle y manifeste un attachement indélébile".

"Cet attachement explique le sentiment selon lequel les pays pensent qu'il n'est pas bon que n'importe qui vienne se balader sur leur espace vital", a-t-il dit.

Par ailleurs, ajoute-t-il, "dans cette zone d'Afrique centrale, tous les pays n'ont pas la même population. Et certains craignent d'être envahis par d'autres. Notamment, les deux pays qui ont la plus faible population, à savoir le Gabon et la Guinée équatoriale, sont également les deux qui résistent au maximum à cette possibilité de la libre circulation des biens et des personnes".

Ntuda Ebodé évoque également des raisons économiques. Le Cameroun "domine de manière assez particulière les autres pays, aussi bien d'un point de vue démographique que d'un point de vue économique" et contrôle au minimum 40% des richesses de la sous- région.

Pour les autres pays, une libre circulation des biens et des personnes signifie pour leurs économies "une domination du Cameroun par rapport à ses services et à ses biens, mais aussi une installation du Cameroun sur leur propre territoire", a estimé le politologue camerounais.

Ntuda Ebodé a toutefois souligné que tous ces obstacles seront levés.

"L'intégration est même déjà une réalité palpable. Lorsqu'on fait la balance, on va quand même se rendre compte que la CEMAC a un bilan globalement positif. En dehors de l'Afrique de l'Ouest, c'est la seule région en Afrique qui dispose d'une monnaie unique", a-t-il dit, évoquant aussi l'assurance et l'immatriculation des voitures "harmonisées" et le même système LMD (licence, master, doctorat).

© Copyright CCTV

 
 

http://www.africatime.com/ge/nouvelle.asp?no_nouvelle=410607&no_categorie=

 
     
 

Intégration : des Etats aux peuples

 
  Au terme du 9e sommet de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) tenu cette semaine à Yaoundé, il apparaît clairement que l’organisation sous-régionale a effectué, sous la présidence de Paul Biya, un pas décisif dans la voie de l’intégration. En témoignent la prise d’importantes mesures concernant les réformes institutionnelles, la mise en circulation prochaine du passeport CEMAC, la finalisation du dossier de la compagnie aérienne communautaire et l’élaboration d’un programme économique régional, pour ne citer que ces exemples.

Ces décisions, comme celles prises à l’occasion de précédents sommets, traduisent la détermination des chefs d’Etat à consolider le processus de construction de ladite communauté. Qu’est-ce qui fait donc que, malgré la volonté politique toujours affirmée de faire avancer rapidement l’intégration sous-régionale, celle-ci coince encore ? La question était au centre des conversations avant-hier au palais des Congrès à la fin des travaux du 9e sommet de la CEMAC. Une tentative d’explication fondée sur l’observation des faits permet de relever que la CEMAC est encore dans une large mesure l’affaire des Etats.

La maîtrise du droit et des instruments communautaires est l’affaire d’une minorité composée pour l’essentiel des chefs d’Etat, des ministres concernés, de leurs principaux collaborateurs, de quelques universitaires journalistes et opérateurs économiques. Les autres citoyens n’ont qu’une vague idée du projet, de ses structures et des textes qui régissent son fonctionnement. Résultat lorsque vous dites à un citoyen du pays A de ne plus se contenter d’une vision nationale des problèmes et de réfléchir sur une base communautaire en intégrant les intérêts du citoyen du pays B, il est parfois perdu en raison du fait que pour lui, non seulement la communauté ne renvoie pas à grand’chose, mais encore elle apparaît comme un obstacle à son épanouissement.

D’où l’urgence qu’il y a à vulgariser le droit et les instruments de la CEMAC. Les responsables des administrations publiques, les journalistes, les leaders d’opinion, les enseignants, les responsables des syndicats et autres associations d’opérateurs économiques mériteraient d’être formés en priorité pour servir de relais d’information aux autres populations. Grâce à l’initiation au droit communautaire, un commerçant dont le camion aura été saisi abusivement à une frontière saura quoi faire pour débloquer la situation et, le cas échéant, se faire dédommager.

L’une des rares occasions de brassage des peuples de la CEMAC, c’est la coupe de football sous-régionale. Formidable occasion d’émulation entre jeunes athlètes des différents Etats membres de la Communauté. L’institution d’une journée CEMAC qui sera célébrée pour la première fois le 16 mars 2009 puis chaque année à la même date, pourrait également être mise à profit pour renforcer l’esprit communautaire. Un esprit sans lequel il sera difficile, voire impossible, de faciliter le déplacement des personnes et des biens, condition sine qua non pour stimuler les échanges et la production, pour passer de la CEMAC des Etats à celle des peuples.
BADJANG ba NKEN  27/06/2008]
 
 

http://www.cameroon-tribune.net/

 
     
 

Guinée Equatoriale/Cameroun: Dés-Intégration

 
 

 (Cameroun-Info.Net 20/06/2008)

A la fin du mois d’avril dernier, la Guinée Equatoriale rendait public de nouvelles conditions d’obtention de la carte de séjour pour les Camerounais vivant sur son territoire ou ceux qui aspirent à s’y installer.

Une décision qui intervenait après de nouveaux actes de xénophobie survenus dans ce nouvel eldorado pétrolier, et visant principalement les ressortissants Nigérians et Camerounais, accusés ici de tous les maux.

Les nouvelles mesures des autorités de Malabo avaient en trame un durcissement des conditions d’obtention du précieux sésame pour des personnes supposées appartenir formellement à la même zone économique, si on ne prend que le cas des Camerounais. Les conditions pour espérer désormais prendre pied chez "nos frères équato" sont les suivantes : "une autorisation du gouverneur, une attestation d'ouverture de compte, un certificat de bon voisinage, une déclaration sur l'honneur, un certificat d'imposition, un certificat de bonne conduite, une attestation de non-endettement, deux photos d'identité, une photocopie du passeport avec visa d'entrée en terre de Guinée, les résultats du test Vih "…

Au-delà de la stigmatisation sous-jacente avec l’exigence faite de passer un test de Vih dans un pays où les endémies tropicales demeurent dévastatrices - ce qui laisse supposer que les priorités de santé publique sont manifestement ailleurs - deux conditionnalités tranchaient quand même par leur caractère subjectif. Le certificat de bon voisinage et le certificat de bonne conduite. Le texte remis à la presse par les autorités consulaires de Guinée Equatoriale à Yaoundé ne précisant pas qui était sensé attester de ce qu’on était un bon voisin et qu’on se conduisait bien. Surtout dans le cas de ceux qui venaient à peine d’arriver du Cameroun.

De manière caricaturale, une Camerounaise qui ne cédait pas aux avances de son voisin Equato-guinéen ou son compatriote ouvrier qui ne partageait pas le fruit de son labeur dans le bar du coin avec ses voisins autochtones de cette ancienne colonie espagnole pouvait se voir signifier la fin de son séjour sur sa terre d’accueil. Puisque même ceux qui résidaient déjà en Guinée Equatoriale et qui souhaitaient renouveler leur carte de séjour devaient produire un certificat de bon voisinage.

Des mesures qui intervenaient au moment où les responsables de la Communauté économique de l’Afrique centrale (Cemac) soutenaient que l’instauration d’un passeport identique pour tous les habitants des six pays membres, un peu comme cela est le cas depuis quelques temps en Afrique de l’Ouest (zone Uemoa), supposée garantir la libre circulation intra-muros des habitants de cette zone, serait effective lors du sommet des chefs d’états de la Cemac qui est annoncé dès ce lundi à Yaoundé. Ce qui constituera une avancée certaine dans le processus d’intégration qui n’est certainement pas plombé par les déclarations d’intentions des politiques qui foisonnent à chaque fois que les chefs d’Etat de la sous-région se retrouvent à pareille fête, ne manquant d’ailleurs pas d’étaler l’appartenance à un socle sociologique commun en usant, pour certains, de langues qui ne sont pas héritées de la colonisation.

Mais des mesures comme celles prises en avril dernier confinent au scepticisme quant à l’effectivité de cette intégration dont l’absence fait de la zone Cemac la plus faible économiquement au monde, dès qu’on retranche les recettes générées par l’exploitation pétrolière. Avec déjà un marché d’à peine 30 millions de consommateurs seulement, la Cemac, rien qu’à l’échelle continentale, est un nain.

Les égoïsmes vont-ils continuer à prévaloir où il faut une dynamique économique commune pour espérer offrir de meilleures perspectives à des populations qui vivent dans des pays dont la richesse en ressources naturelles tranche nettement avec la pauvreté des masses ?

Surtout qu’il est illusoire de s’en remettre à l’extérieur puisque le Fonds monétaire international, dans son Etude sur les perspectives économiques de l’Afrique subsaharienne (avril 2008), reconnaît que la concrétisation du doublement de l’aide au développement à l’horizon 2010, prise par les chefs d’états du G8 en 2005, est douteuse puisqu’à la date d’aujourd’hui rien n’est fait dans ce sens là. C’est en cela que le sommet de Yaoundé peut ne pas être un sommet de plus.

© Junior Binyam, Mutations

© Copyright Cameroun-Info.Net

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Réaction  d'un lecteur:
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Bonjour Junior Binyam,

Mutations

J’ai lu à plusieurs repris les articles publiés par votre journal à propos de l’intégration sous régionale que les lecteurs considèrent comme un prétexte pour tenter de verser des milliers de malfaiteurs camerounais en Guinée Equatoriale. Cameroun est un pays producteur du pétrole, au même titre que la Guinée Équatoriale et les autres pays de la sous région sauf la RCA et où vont les recettes en provenant de votre pétrole?  Réponse : Dans les poches de grands malfaiteurs et frappeurs à col blanc de l’état camerounais, c’est la corruption qui l’emporte et détruite votre pays donc la solution ne peut venir que de vous mêmes. Il faut lutter contre ce fléau qui a plongé votre pays dans la misère et la pauvreté qui ont  provoqués le ral à bol du février 2008. Le journal Mutations, au lieu de lutter à éduquer les camerounais qu’ils aient  un comportement digne et responsable, tente de distraire les camerounais en les faisant croire que la solution de leurs pays, serait qu’ils aillent en Guinée Équatoriale pour déstabiliser ce pays sous prétexte d’une intégration sous régionale, un «mot de passe utilisé par les camerounais pour détruire la Guinée Équatoriale» où les gens sont restés responsables en luttant contre les malfaiteurs et le  grand banditisme crée par les camerounais qui sont entraîne de rendre la Guinée Équatoriale invivable comme à Douala et à Yaoundé. Voyons ensemble les malheurs qui battent sur votre pays, le Cameroun que tous les camerounais devraient éradiquer :

1).- «Le Cameroun est mal parti »: Les frappeurs, arnaqueurs, voleurs, bandits, prostituées, corrupteurs, feymen, veuves joyeuses, …etc, terrorisent la population camerounaise qui vit dans l’insécurité totale avec une peur bleue.

Je suis un couturier sénégalais, j‘ai fait deux ans au Cameroun. Au début, j’habitais à Depanda (Douala) où j’avais un atelier de couture. Après avoir été frappé par ce que vous appelez chez vous «des frappeurs» sans oublier les tracasseries des policiers  et des gens des impôts, qui arnaquent les commerçants d’une façon illégale et dans l’impunité, j’étais obligé d’abandonner Douala et je suis allé m’installer à Vog Ada (Yaoundé) en croyant que comme, c’est la capitale, le comportement de gens devrait être différent. Mais, je me suis rendu compte que l’escroquerie, les frappes, les arnaques, les coupures des routes, les assassins à la main armée, les grands bandits de long chemin,  le vol, les mensonges, la corruption, la prostitution généralisée atteinte les sommets où il n’y a aucune exception, mêmes les femmes mariés sont de bordeles (j’ai tout vu au Cameroun où les femmes mariées défilaient dans mon atelier pour tenter de me draguer, mais je suis un bon musulman, je ne peux pas rentrer dans ce milieu où il n’y a ni moral ni coutume : le père est frappeur, la mère est frappeuse et les enfants aussi. Le père est voleur, la mère est voleuse et les enfants aussi, le père commet l’adultère, la mère commet l’adultère et les enfants feront la même chose quant ils auront l’âge,..etc.) puisqu’il n’y a personne pour les encadrer à aller dans la bonne voie. Les prostituées envahirent les villes et le SIDA va de paire. Les veuves joyeuses ont tuées leurs époux pour garder leurs biens. La corruption atteint les sommets et l’impunité aussi.

Un jour j’avais attrapé un voleur dans mon atelier, je lui ai porté plainte, il a été arrêté et deux jours après, il était libéré, pourtant il avait reconnu m’avoir volé trois pagnes dans mon atelier. Mais il est sorti du commissariat parce qu’il avait payé 10 000 Fcfa et c’est comme cela que j’ai perdu les trois pagnes. Au Cameroun, on peut tout monnayer et cela est une de causes qui détruisent votre pays. Tout est faux dans ce pays. Pour obtenir un papier officiel dans un bureau (public ou privé), il faut d’abord payer le timbre pour le dossier et après il faut payer également le pourboire sinon, le dossier pourrait faire plusieurs mois sans être signé. Il ne faut avoir confiance en personne même les personnalités dites « Patron». Par exemple : il existe de téléphone clando. Il existe de faux visas, fausses cartes d’identités, faux billets d’avion Camair, faux diplôme, fausses attestations de Sida,…etc. Si on veut un document officiel, il faut passer par ce qu’on appelle «réseau»  (un moyen de faire persister la corruption) qui va s’occuper de faire des démarches après avoir payé une somme importante 10 fois plus que le prix du timbre officiel.

Il ne faut jamais avoir confiance à une fille car elle est là pour tenter de voler quelque chose, même les sommes très insignifiantes. Il ne faut pas s’étonner qu’une grande fille vous dites qu’elle n’a pas 100 FCFA pour payer le taxi, pourtant son apparence est très trompeuse. Aucune fille n’est sérieuse. Toutes les filles sont bordeles selon le degré : on trouve les putes, on trouve les prostitués de la rue, celles de circuits. On trouve les femmes ou fille libres (groupe de bordelles que l’on peut trouver à tous les niveaux : dans les Call box (lieu de rencontre et de chasseurs d’hommes), dans les restaurants, dans les supermarchés en faisant semblant de regarder les rayons, dans les rues pendant la journée, tous ces groupes sont couronnés par les femmes mariées qui n’hésitent en aucun cas, de draguer un homme à chaque fois que l’occasion se présente. M. Binyam, comment un pays peut-il fonctionner ainsi ?

2).- Le Sud du Cameroun : une province paisible et hospitalière.

Dès Mbalmayo à Libreville en passant par la Guinée Équatoriale règne encore la tradition qui lutte contre le fléau que l’on vit actuellement en dehors de cette province. Il n’y a pas de règles sans exception.

Comme tous les autres habitants, j’ai vécu tout ce terrible cauchemar pendant deux ans où j’ai été agressé sept fois et à chaque fois, je devrais donner tout ce que j’avais pour sauver ma peau. Un jour, mon cousin Mohamed est venu de Libreville. Nous avions discuté de la vie au Cameroun et il m’a dit de quitter ce pays, car tout mon argent servait  à payer les policiers, les braqueurs et les faux et vrais inspecteurs d’impôts, etc. Après une longue réflexion, j’ai décidé d’aller au Gabon.

Pour aller au Gabon, j’avais pris le Car de Arc en ciel (à Mvan) et je suis arrivée à Ebolowa, une ville très calme et paisible. Je me suis rendu compte qu’il y avait encore quelque part au Cameroun où on peut encore vivre normalement sans être traumatisé des braqueurs, des voleurs, etc. Les autochtones du sud de Cameroun  respectent encore leur tradition. Ebolowa, c’est une ville de Boulous en grande majorité, avec des Ntoumous,   et autres. Je suis allé m’installer dans un Quartier qui s’appelle New Bell, pas très loin du grand carrefour où j’ai fait  près d’un an sans avoir aucun problème, ni être agressé. Je payais correctement les impôts et tous les autres frais sans pourboire. Quant j’étais à Ebolowa, j’avais un ami appelé Ndjemba François avec lui, on parlait de tout. Un jour, je lui a expliqué la vie à Douala et à Yaoundé, il m’a dit ceci : «ici, nous sommes des boulous, nous avons et nous respectons notre tradition. Ici, il n’y a ni voleurs, ni braqueurs, ni bandits, ni arnaques, ni les coupures des routes, etc. ». Il a continué en disant que dès Mbalmayo jusqu’à Libreville, en passant par la Guinée Equatoriale, nous sommes tous de frères fang, nous parlons la même langue, nous avons la même tradition que nous nous respectons et nous vivons de la même manière. Chez nous, les mauvaises habitudes sont interdites et condamnés par la tradition. Tout ce qu’on voit à Yaoundé, c’est le résultat de la conglomération de plusieurs groupes ethniques (Bamoun, Bamileké, Basa’a, Eton, anglophones, Aousas, nordiste, etc, qui sont venus à Yaoundé ou à Douala pour chercher du travail, mais, comme ils n’ont rien trouvés, au lieu de regagner leurs villages respectifs, ils ont imposés leurs traditions qu’on voit aujourd’hui dans ces grandes villes. Nous ici, on surveille notre ville, s’il y a une personne qui n’est pas de chez nous, et s’il essaie de voler, on l’attrape et on le met dans les mains de la police. Il m’a donné l’exemple d’une société dirigée par un Eton qui s’était installée à Ambam où après les travaux, certains de leurs ouvriers sont restés, après, ils ont commencé à arracher les sacs de femmes la nuit, un jour, ils se sont organisés et ils les ont attrapés, en les mettant après dans les mains de la police qui les a renvoyé à Sa’a chez eux).

Après mon séjour à Ebolowa, j’ai quitté cette ville paisible avec un bon climat où les gens sont très hospitaliers, pour continuer mon chemin vers Libreville, je suis arrivée à Kye –Ossi. Au cours de notre trajet, il y a plusieurs contrôles où les arnaqueurs policiers cherchaient tous les moyens pour escroquer quelque chose aux étrangers: Dans notre Car, il y avait des Gabonais et des Equatoguinéens, deux nigérians et moi sénégalais. Ici on ne parle pas de ce que Mutation appelle intégration sous régionale, chez les policiers, on retrouve la même mentalité que à Douala et à Yaoundé. On nous demandait de payer chacun entre 4000 à 5000 FCFA par contrôle (six au total), pourtant nous avions tous de papiers et ils ne voulaient pas voire les papiers, par exemple, dans mon cas, j’avais ma carte de séjour en règle. Après toute cette tracasserie policière, nous sommes arrivées à Kye Ossi dans l’obscurité totale où j’ai fait deux semaines. Avant d’aller à Bitam, je suis allé à Ebebiyin pour tenter de vérifier ce que mon ami Ndjemba m’avait dit, j’étais accompagné d’un jeune de Mofoup appelé Edou Aba’a, une fois arrivée à Ebebiyin, il m’a amené dans un quartier d’Ebebiyin appelé Ondo-Nkulu et il m’a expliqué que les autochtones de ce quartier étaient également ses cousins tribaux  et j’avais remarqué cela vu la façon dont nous avions été accueilli. Mais j’avais un problème de Langue à Ebebiyin, puisque ces gens parlaient soit en espagnol, soit en Ntoumou et c’est la raison pour laquelle je ne pouvais pas m’installer dans cette ville paisible où les gens sont également hospitaliers comme à Ebolowa.

Une fois arrivée au Gabon, je me suis d’abord installé à Bitam avant de continuer à Oyen où j’ai fait deux ans. Au Gabon, les autorités sont strictes et justes. Elles ne sont ni escrocs, ni corrompues. Ce que j’ai vécu, c’est que ce sont les malfaiteurs camerounais qui tentent de terroriser les habitants de la province de Weleu Ntem où j’ai pu le vivre.  J’ai obtenu une carte de séjour d’un an et j’ai ouvert un atelier de couture qui marchait très bien sans aucune tracasserie. Un jour, j’ai rencontré un ancien ami sénégalais qui vit en Guinée Equatoriale et il m’a dit que c’était mieux la Guinée Equatoriale, car là bas il y a de l’argent et c’est ainsi que j’ai décidé d’y aller avec lui et nous sommes arrivées à Bata où il avait un atelier de couture. Deux semaines après, j’ai eu ma carte de séjour après avoir payé tous les frais sans aucun pourboire. C’est ainsi que j’ai ouvert mon propre atelier à Comandachina, un quartier de Bata.

3).- Les malfaiteurs Camerounais: un grand danger pour les habitants de la Guinée Equatoriale

Une fois relancé mes activités à Bata, un jour, j’ai rencontré un Monsieur appelé Nsangou Mohamed, camerounais Bamoun qui se présentait comme étant le représentant des tous les Bamouns à Bata. C’est comme ça que l’on a fait la connaissance. Par mesure de prudence, je lui ai demandé s’il avait des papiers et il a essayé de m’embrouiller mais j‘ai déduit qu’il s’agissait d’un «sans papiers» quant je lui ai demandé depuis combien du temps qu’il est à Bata, car je voyais qu’il baratinait pas mal en espagnol. Il m’a répondu qu’il est à Bata depuis 1997 et je lui ai demandé ce qu’il faisait comme métier et il m’a répondu qu’il se débrouillait, et quant j’ai attendu ce verbe « se débrouiller», mon corps a tremblé et automatiquement je me suis rappelé de cette expression au cours de mon séjour au Cameroun  où le voleur de mes trois pagnes avait dit lui aussi à la police qu’il se débrouillait.  J’ai conclut qu’il était peut-être un voleur, escroc, arnaque,  et j’ai commencé à prendre de distances pour  l’éviter. Malgré mon comportement peu accueillant, il cherchait toujours venir me saluer dans mon atelier et à chaque fois, il venait avec un autre camerounais différent et il ne se rendait pas compte que je ne voulais pas avoir des contacts avec les camerounais qui ont une très mauvaise réputation en Guinée Equatoriale, car le 97% de camerounais qui sont en Guinée Equatoriale son tous de malfaiteurs, ils n’ont aucune activité génératrice de revenu. Ils sont toujours entassés et à plusieurs dans les petites chambres au quartier, souvent, ils ne sortent que la nuit avec du couteau dans leurs poches pour attaquer, braquer ou tuer les gens afin de trouver de l’argent. C’est cela leur métier en Guinée Equatoriale. Comme en Guinée Equatoriale, toute la population surveille tout ce qui se passe, et à chaque fois que les Camerounais tentent de pratiquer leur banditisme, ils sont arrêtés automatiquement. Il suffit de voir combien de camerounais sont expulsés de la Guinée Equatoriale, presque tous les jours, parce qu’ils sont tous des malfaiteurs et de grands bandits de long chemin.

L’arrestation du groupe de Nsangou.

Un jour, je travaillais dans mon atelier avec mes apprentis. J’ai attendu la voiture de la policia passer et un peu loin de mon atelier, je voyais de gens se concentrer et ils racontaient que la police venait de mettre la main sur un groupe de malfaiteurs et de braqueurs étrangers qui  tentait de braquer une dame qui tenait le bar Gloria et après leur arrestation, ils ont été transférés au commissariat de Bumodi. Quant les policiers ont débutés leurs enquêtes, ils ont demandé leurs papiers, Nsangou Mohamed,  les a dit que, c’était moi qui gardait leurs effets dans mon atelier de couture, les policiers sont venus me chercher dans mon atelier avec lui, on m’a demandé où étaient ses effets, je les ai dit qu’il n’avait aucun effet dans mon atelier. Mais les policiers m’ont amené au commissariat pour question d’enquêtes et quant je suis arrivée au commissariat, j’ai trouvé un trentaine de malfaiteurs camerounais, tous de Bamouns et Bamilekés. Enfin, il n’y avait aucun parmi eux qui avait au moins un passeport du Cameroun, je ne parlais pas de carte de séjour. Tous, ils ont été expulsés vers Kye-Ossi et une fois arrivée à Kye Ossi, ils ont commencé à dire qu’ils avaient de papiers et que les policiers équatoguinéens ont déchirés leurs papiers même leurs passeports, alors qu’en réalité, ils «étaient tous des vrais sans papiers" et ils m’avaient dit qu’ils n’étaient pas venus en Guinée  Equatoriale pour faire de papiers, qu’ils étaient venus chercher seulement un moyen d’arnaquer  et braquer quelqu’un afin de rentrer chez eux. Ils n’avaient aucun travail et parfois, ils nous demandaient de l’argent pour acheter du pain et à chaque fois, on se moquait d’eux en leur demandant s’ils n’ont pas encore repéré leur cible pour frapper.

A Bata, j’ai rencontré des milliers de Camerounais (non Fang) qui ne marchent que la nuit, ils sont de grands bandits, malfaiteurs, escrocs, voleurs et  ils  sont épaulés des milliers de prostituées porteuses de SIDA, car lorsqu’on les demande d’aller faire les Tests de SIDA qui est gratuit, elles refusent en disent qu’elles ne sont pas venues pour faire du test, elles sont là pour se débrouiller (langage de putes que l’on trouve à Akwa Douala). 

Depuis que je suis à Bata, j’ai rencontré également des camerounais d’Ebolowa, Ambam, Ma’an, qui n’ont aucun problème, tout simplement parce qu’ils ne sont pas dans le bandes des bandits, malfaiteurs, arnaqueurs. Autre chose qui m’a étonné ici, c’est que plusieurs jeunes de la province du Sud de Cameroun ont presque tous de la nationalité équatoguinéenne grâce à l’hospitalité des Ntoumous de la province de Kie Ntem qui facilitent leurs procédures d’obtention de la nationalité et il y en a d’autres qui ont également de cartes de séjour, par exemple M. Ella Jules, il est de Ma’an, il travaille dans une menuiserie d’un homme d’affaire d’Ebebiyin, il a sa carte de séjour. M. Zé Bernard, il est d’Olanzé, il a sa carte de séjour. Monsieur Ondoua Joseph, il a sa carte de séjour, …etc. Les gens du Sud du Cameroun n’ont pas de problèmes auprès de la population de équatoguinéenne.

En outre, pendant mon séjour à Mefoup, je me suis rendu compte, que les autochtones de ce village et autres, ont presque trois nationalités : ils ont la carte d’identité du Gabon, du Cameroun et celle de la Guinée Equatoriale. Des milliers de leurs femmes sont également originaires de trois pays et leurs enfants sont tous en Guinée Equatoriale entrain de travailler sans aucun problème et ils sont les premiers à détester les malfaiteurs camerounais qui viennent en Guinée Equatoriale pour semer la panique auprès de la population.

3).- L’intégration sous régionale : « un mot de passe pour traumatiser les équatoguinéens».

En Guinée Equatoriale, les camerounais (non fang) non seulement ont déjà noircis l’image de leur pays mais également celle des autres ressortissants étrangers qui veulent vivre légalement dans ce pays qui est hospitalier loin du cauchemar que l’on vit au Cameroun. C’est à cause du grand banditisme des camerounais que les équatoguinéens n’ont plus confiance aux camerounais qui sont en Guinée Equatoriale pour «se débrouiller en tuant les gens et en marchant seulement la nuit avec leurs couteaux ». Ce que les malfaiteurs camerounais appellent se débrouiller, c’est tuer les habitants de la Guinée Equatoriale, comme ils font chez eux, dans une plus grande impunité. Ils veulent convertir la Guinée Equatoriale en « Beirut » par jalousie sous prétexte d’une fameuse intégration sous régionale. Les camerounais non fang, ne trouvent aucune sortie en Guinée Equatoriale et au lieu de rentrer  tout simplement chez eux, ils font beaucoup de mal pour essayer de noircir également l’image des étrangers pour qu’on dit qu’il y a de la xénophobie en Guinée Equatoriale. Mais les équatoguinéens ne sont pas bêtes, tout le temps on montre à la RVTGE les grands malfaiteurs camerounais dans les mains de la police avant qu’ils soient expulsés du pays. En plus, comme depuis la Guinée Equatoriale, on peut également capter la CRTV, ils voient également comme cette chaîne montre les grands bandits arrêtés au Cameroun presque tous les jours et cela ne fait  que ternir l’image du Cameroun en général. Cette situation de grand banditisme ne peut jamais favoriser l’image du Cameroun auprès des autres pays limitrophes, au contraire. Lorsqu’il y a de rafle, dès qu’on attend le mot « camerounais», automatiquement les choses changent de couleur. J’ai vécu la même situation à Oyen et à Bitam Gabon respectivement.

C’est le grand banditisme camerounais qui freine l’intégration sous régionale et si le passeport CEMAC n’est pas encore opérationnel, cela est dû par le faite que les autres pays des FANG (Gabon et Guinée Equatoriale) ne veulent pas détruire leur tradition qui interdit les mauvaises habitudes et comportement, sous prétexte d’une intégration sous régionale.

Les nigérians vivent en harmonie avec les équatoguinéens.

Je tiens à souligner ici qu’en Guinée Equatoriale, il y a plus de 30 000 nigérians mais on n’attend jamais que les nigérians sont partis braquer, voler, arnaquer, etc quelqu’un. Mais les Camerounais qui ne représentent pas le 1/5 de ce que représente les ressortissants nigérians, dérangent à tout le niveau ce pays qui était avant l’arrivé de ces malfaiteurs camerounais, un pays de paix, hospitalier sans voleurs, ni braqueurs, ni frappeurs, ni prostituées. C’est à cause de l’arrivée en plusieurs vagues de malfaiteurs  camerounais malintentionnées que la Guinée Equatoriale est devenue un calvaire. Les Camerounais cherchent tous les moyens pour traîner ce pays dans l’enfer par jalousie, sous prétexte de l’intégration sous régionale.

Les « chaussettes »

Les conditions d’obtention d’une carte de séjour relèvent de la souveraineté de chaque état.

Pourquoi les autorités équatoguinéennes demandent le test de SIDA aux demandeurs de carte de Séjour ? C’est parce que, plus de la moitie des prostituées camerounaises qui quittent Limbé pour Malabo dans les pirogues, sont contaminées de Sida. Plus de 3000 ouvriers étrangers travaillant dans les plateformes, ont été contaminés de SIDA par les prostituées camerounaises qui utilisent les Condom appelés « chaussettes » : c’est-à-dire : elles achètent des vrais Condom et elles les trouent avec les aiguilles avant de les utiliser. Le client, ne voit pas que le Condom est troué avec des aiguilles parce que les trous sont invisibles mais la prostituée l’utilise pour faire propager le SIDA et après le rapport avec ces chaussettes, la personne est automatiquement contaminée. Devant cette situation de prostituées criminelles, la mesure du gouvernement équatoguinéen est très bien saluée par tous les habitants de la Guinée Équatoriale. Mais le grand problème est que  les prostituées camerounaises ne sont pas là pour demander la carte de séjour. Elles sont là pour faire propager le SIDA en gagnant de l’argent.

Je demande aux hommes du plume de Mutations, de parler de leur pays qui est déjà dans le cercueil et on le porte déjà vers le chemin de cimetière pour l’enterrement. Vous devriez essayer de résoudre vos multiples problèmes au lieu de parler d’une hypothétique intégration sous régionale ou bien vous voulez dire d’une intégration de transferts du  grand banditisme et de prostituées porteuse de Sida vers la Guinée Équatoriale et le Gabon deux pays qui ont choisis le chemin de la prospérité de leurs ressortissants.

La Cemac n’est ni un état, ni une confédération, ni un programme politique où chaque état demande les retombés puisqu’il n’y aura jamais. Ce n’est pas le passeport CEMAC qui va résoudre vos milliers de problèmes qui s’accumulent au fur et à mesure que le temps passe dans votre pays sans qu’il y ait un véritable programme économique et sociale susceptible d’engendrer une croissance économique viable et soutenable accompagnée d’un plan doté des solutions appropriées. La CEMAC n’est qu’un simple écran virtuel qui ne viendrait jamais à résoudre les problèmes de Camerounais qui s’accumulent au jour le jour. L’opération épervier a même trouvé des milliers des braqueurs et de  frappeurs, même de l’état.  Cameroun  est un pays producteur du pétrole et avec  un baril à 140 dollars, vous devriez mieux gérer vos ressources afin d’être comme les autres pays de la sous région, mais cela n’est pas possible parce que vous avez trop de malfaiteurs, frappeurs, arnaqueurs, braqueurs, coupures des routes, prostituées, femmes libres, voleurs, veuves joyeuses, mangeologues, feymen, etc.

4).- Le faite de permettre à ton voisin de venir te rendre visite, cela ne veut pas dire qu’il doit venir avec sa famille manger tous les jours chez toi.

Même dans un même village les accords de bon voisinage ont des limites à ne pas franchir. Vous qui parlez du passeport CEMAC, regardez chez nous en Afrique de l’Ouest, nous avons le passeport commun pour les pays membres de la UEMOA. Ce passeport ne remplace pas la carte d’identité de chaque pays (condition sine quo non pour pouvoir travailler) en plus, avoir ce passeport ne veut pas dire que on peut travailler dans tous les pays de la UEMOA. Chaque pays doit mettre en place des politiques économiques et sociales permettant de relancer la croissance et de redresser la situation économique du pays en créant des emplois à leurs ressortissants. Selon papa Mbiam, de Meyo Centre, je cite: « avant l’imposition de l’UDEAC/CEMAC, il y avait déjà de la solidarité entre tous les peuples fang de la sous région, on se déplaçaient sans frontière et il n’y avait pas de problème, à condition de respecter notre tradition. Même dans un même village, le faite de permettre à ton voisin de venir te rendre visite, cela ne veut pas dire qu’il doit venir avec sa famille manger tous les jours chez toi. S’il a trop d’enfants, ce n’est pas le problème de son voisin, cela ne veut pas dire que ses enfants doivent venir voler et déranger la famille voisine, cela est inadmissible traditionnellement. Je comprends pourquoi nos frères Ntoumou de la Guinée Equatoriale chassent les malintentionnées».

Les Camerounais malsains ont  toujours voulu créer des amalgames de mauvais goûts mais vous oubliez que les seules victimes seront toujours les camerounais. Vous faites du mal à votre peuple, et les événements du mois de février 2008 montrent à quel point souffre la population camerounaise et ce n’est pas en essayant de détourner l’attention du peuple vers la Guinée Equatoriale et/ou vers le Gabon que la situation de Cameroun changerait.

Sachez une chose : on peut tromper une partie du peuple tout le temps, on peut également tromper certaines élites du peuple tout le temps,  mais on ne peut pas tromper tout un peuple tout le temps.
 

 
 

Mamadou Touré, Couturier sénégalais
Message reçu le 26.06.2008

 
 

Cameroun-Info.Net 20.06.2008   Africatime.com/ge  Mutations

 
     
 

Denis Sassou N’guesso : le stabilisateur du sommet de Yaoundé

 
 

(Mutations 27/06/2008)

Le militaire aux habits de démocrate a joué un rôle déterminant pour l’issue des travaux de la capitale camerounaise.

Les travaux de la neuvième conférence des chefs d’Etat des pays de la Cemac n’ont pas totalement livré les secrets de leurs différents huis clos, même si quelques indiscrétions révèlent déjà que le président de la République du Congo s’est révélé comme le principal artisan de la sonnette d’alarme quant à la léthargie dans laquelle semble sombrer l’Afrique centrale comparée à celle de l’Ouest. Selon des sources dignes de foi, c’est par exemple Denis Sassou N’guesso qui a, lors du huis clos des chefs d’Etat, le 24 juin au Palais des Congrès de Yaoundé, dans "un coup de gueule", interpellé de manière courtoise mais véhémente, ses homologues sur la gravité du moment. Lui que l’on présente généralement comme un homme réservé, a alors appelé ses "amis et frères" à un examen approfondi des questions.

Son propos aura permis de débloquer la situation dès lors qu’il a ferment souhaité que "des décisions concrètes sortes des assises de Yaoundé". Loin des discours et la multiplication des réunions dans lesquelles la Cemac est engluée, le président congolais a demandé, à propos de Air Cemac par exemple, que la question d’argent soit mise de côté.

Pour le président congolais, seule compte pour le moment, la préparation des outils de mise en route du projet de Air Cemac. Selon des mêmes sources, c’est encore lui qui est intervenu dans le sens de l’apaisement, lors du blocage des travaux lié au malentendu à cause duquel, le chef de l’Etat de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a décidé de se retirer des travaux. Même si des sources officielles font état d’une urgence liée aux problèmes de santé de son épouse.

A la fois discret et aux avant-postes, Denis Sassou N’guesso estime que "l’heure est venue, pour laisser des réalisations concrètes aux Etats de la sous région d’Afrique centrale". Car d’après lui, "l’épanouissement de la Cemac et des autres entités sous régionales débute par la résorption de la pauvreté ambiante des peuples", a-t-il indiqué au micro de la Crtv. Etait-ce, ce message que le chef de l’Etat du Congo a voulu délivrer à Yaoundé?

Toujours est-il qu’il aurait aimé donner une conférence de presse pour parler de sa vision de l’intégration au cours de son séjour camerounais. Pour lui, l’intégration dont parlent les autres chefs d’Etat a un visage un peu plus net. L’entrée des ressortissants de la Cemac n’étant, au Congo, assujettie à aucune restriction. Pas même le visa d’entrée dans le territoire congolais.

Apaisement

Ce qui fait dire aux observateurs avertis que le pays qu’il dirige est, à ce jour, le plus proche de la libre circulation des hommes et des biens dans la sous région. D’une discrétion efficace, cet enfant d'Edou, son village natal, aura déjà joué un rôle de premier plan dans la gestion partielle et le retour passablement au calme entre le Gabon et la Guinée Equatoriale au sujet du différend relatif à l’Ile de Mbanié.

Longtemps avant que le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Ban Ki-moon ne dépêche son envoyé spécial et secrétaire général adjoint, Nicolas Michel dans les deux capitales, pour une amorce de retour à la sérénité, en attendant l’arbitrage de Genève bien que ce différend n’ait toujours pas trouvé la négociation idoine entre Omar Bongo et Teodoro Obiang.

Conférence nationale

Né en 1943, Après une formation à l'école des instituteurs de Dolisie, il s'engage dans l'armée congolaise en 1961 et suit une formation militaire de réserviste à Cherchell, en Algérie. Il intègre les forces armées et le corps des parachutistes en 1964. Il en devient le sous-chef de corps quelques années plus tard avec Kimbouala Nkaya comme chef de corps.

Ce dernier trouvera malheureusement la mort en 1977, au cours de son arrestation relative à la mort de Marien N'Gouabi. Il s’ensuit une psychose nationale et une folie meurtrière qui aboutissent à l’assassinat du cardinal Émile Biayenda. Dans la foulée, l'ancien chef de l’Etat Alphonse Massamba-Débat, prédécesseur de Marien N'gouabi, est exécuté. Ministre de la Défense et de la Sécurité, il assure, plus tard, l'intérim de la présidence, du 18 mars au 2 avril 1977, après l'assassinat du président Marien N’gouabi.

Il est supplanté par Joachim Yhombi-Opango, l'officier le plus gradé à la tête du Comité militaire du parti, qui entend assurer le contrôle du pouvoir politique. Président du Parti congolais du travail (Pct), il devient de fait le chef de l’Etat de son pays au terme du congrès de ce parti unique le 5 février 1979. Il met en place un plan quinquennal économique et social de reconstruction du Congo, visant notamment à la construction de routes et de ponts.

Confronté à la crise économique et à l'échec de ce plan, Sassou N’guesso est contraint de mener des négociations avec le Fonds monétaire international qui consent à aider le Congo sous réserve de l'adoption de mesures de transparence financière et de démocratisation du pays. Le 25 février 1991, pressé par les travailleurs qui menacent de descendre dans la rue, il se voit obligé de tenir une Conférence nationale au cours de laquelle l’on dénonce sa mauvaise gestion du pays.

Il est rendu seul responsable du désastre économique en raison de sa liaison avec des milieux politico mafieux. Il est également condamné à une amende de deux milliards de Fcfa et on lui impute la responsabilité personnelle des assassinats perpétrés suite à celui du président Ngouabi. À l'issue de la conférence, un gouvernement de transition est mis en place et celui-ci fixe la date de l’élection présidentielle.

Candidat à sa propre succession aux élections du 2 juin 1992, Sassou N’guesso arrive en troisième position derrière Pascal Lissouba et Bernard Kolélas. Il choisit de soutenir Lissouba, à qui il apporte ses voix, du fait de son expérience ministérielle. Il se retire dans le village d'Oyo, dans le Nord du Congo, où il fourbit sa revanche en organisant ses milices appelées Cobras. En 1995, il s'installe au Vésinet, près de Paris, pour prendre contact avec ses futurs mentors, qui vont le ramener au pouvoir dans les bagages de l'armée angolaise.

Dans la perspective de l’élection présidentielle de juin 1997, Sassou N’guesso rentre au Congo. Mais, dès le mois d'avril, des assassinats sont perpétrés par ses milices à Owando et sur la rivière Alima. Les miliciens Cobras déclenchent un feu nourri contre les forces de police. Le 5 juin 1997 débute alors une nouvelle guerre civile qui fera plus de 100 000 morts (autant que la guerre des Balkans).

À la mi-octobre, l'armée angolaise, les mercenaires et les milices de Sassou N’guesso prennent le contrôle du pays et ce dernier s'autoproclame président. Ce franc-maçon grand maître de la grande loge du Congo Brazzaville, une "filiale" de la loge nationale française, est l’amis des grands maîtres successifs de ce pays: Claude Charbonniaud, Jean-Charles Foettner et l’actuel, François Stifani.

Léger Ntiga

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Cemac : l’avenir en commun

 
 

(Cameroon-Tribune 26/06/2008)

La 9e conférence des chefs d’Etat s’est achevée hier après-midi sur une nette détermination à renforcer le processus d’intégration sous-régionale.

François Bozizé a le sourire. Le président de la République centrafricaine vient d’hériter du flambeau. Qui fait officiellement de lui le nouveau président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Sous les ovations de l’assistance et le crépitement des flashes d’appareils photos, Paul Biya a passé la main à son frère. C’était au cours de la cérémonie de clôture de la 9è conférence des chefs d’Etat ouverte mardi au palais des Congrès de Yaoundé.

La fin des travaux de Yaoundé a donné l’occasion au président sortant de tirer les premières leçons. Et pour Paul Biya, le chef de l’Etat camerounais, il ne fait l’ombre d’aucun doute, la rencontre «a été couronnée de succès ». En citant les avancées enregistrées dans les dossiers de réformes institutionnelles, du programme économique de la sous-région, du passeport Cemac, du renforcement de la liberté de circulation et de la mise sur pied d’une compagnie aérienne communautaire, l’hôte des travaux pense avec conviction que ce sont des solutions prenant en compte les intérêts communs des pays de la sous-région et immédiatement perceptibles par les populations.

Le communiqué final lu juste avant, par Antoine Ntsimi, président de la Commission de la Cemac est plus précis à ce sujet. On en retient, entre autres, la recommandation des chefs d’Etat pour que passeport Cemac soit mis en circulation au plus tard le 1er janvier 2010. Autre fait marquant : la prise de position de la conférence, au sujet de la situation au Tchad. Les pairs du président Idriss Deby se sont clairement montrés solidaires. Notamment en condamnant les tentatives de déstabilisation de ce pays de la Cemac, et en tombant d’accord pour l’octroi d’une assistance financière et matérielle.

L’hymne de la Cemac qui retentit quelques minutes après dans la salle des conférences est le dernier acte d’une journée un peu spéciale. Avant la cérémonie de clôture. Le longs conciliabules ont regroupé les chefs d’Etat. L’acte final du sommet à démarer en début d’après midi, avec l’entrée en salle des présidents et chefs de délégations. Suivie d’une cérémonie sobre d’un peu plus d’une demi-heure, au cours de laquelle des noms de personnalités décorées par le président sortant ont été lus. Ces responsables ont été faits respectivement Grands officiers du Mérite communautaire et Grands Officiers de la Reconnaissance communautaire. On a reconnu des noms comme Jean Ping, Louis-Paul Motaze, Antoine Ntsimi, Philibert Andzembe ou Anicet Georges Dologuele... vaillants soldats de l’intégration en zone Cemac. Le travail va se poursuivre. Et rendez-vous a été pris pour la 10è conférence ordinaire à Bangui.

Yves ATANGA

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obiang abandonó precipitadamente la cumbre de la CEMAC. Comunicado final de la
novena Cumbre celebrada en Yaundé

 
 

26 de junio de 2008

   El diario camerunés Mutations publicó ayer el articulo siguiente, firmado por Léger Ntiga, con el título Cemac: Obiang abandona los trabajos: "Oficialmente se habría marchado para atender a su esposa enferma. Otras fuentes sugieren, sin embargo, la intención de bloquear la Cemac. Una conversación entre miembros de la DSP, la unidad especial encargada de la seguridad del jefe del Estado camerunés llamó la atención sobre la salida precipitada de Obiang Nguema Mbasogo, presidente de Guinea Ecuatorial. "El presidente ecuatoguineano ha salido del hotel Hilton hacia las 9 horas ha anunciado el reportero de la CRTV en el Hilton. Pero se ha dirigido al aeropuerto de Nsimalen, Vuelve a Malabo a causa de la enfermedad de su esposa", cree saber el miembro de la DSP que lo cuenta así a uno de sus compañeros. Sin embargo, el la clausura de los trabajos de la novena conferencia de jefes de Estado de la Comunidad Económica y Monetaria de los Estados del África Central (CEMAC) celebrada ayer no se ha hecho ningún comentario oficial a este respecto.

   La delegación ecuatoguineana tampoco ha hecho ninguna alusión específica sobre este hecho. Sin embargo, sobre la salida de la capital camerunesa del presidente Obiang Nguema, indiscreciones procedentes de expertos de la CEMAC sugieren una situación equivoca. Los miembros de la embajada de Guinea Ecuatorial y de la delegación del presidente Obiang indican "una obligación ineludible a la que se ha añadido una urgencia". Entre bastidores de la reunión a puerta cerrada que siguió a la ceremonia de apertura de la cumbre de Yaundé el pasado 24 de junio, se informa que los cambios previstos no van a llegar a término. Algunos participantes habrían recurrido a una cuestión de orden en relación con la dirección de los trabajos.

   Esta situación habría sacado de su reserva la presidente Denis Sassou Nguesso. El jefe del Estado congoleño ha exigido a sus "amigos y hermanos" un examen profundo de los problemas. Su intervención habría permitido desbloquear la situación expresando claramente el deseo de que se produjeran acuerdos decisivos en la reunión de Yaundé. Lejos de los discursos y las reuniones en las que se ha atascado la CEMAC, el presidente congoleño habría pedido, a propósito de Air Cemac, que se dejase a un lado la preocupación que pudiera surgir de los cinco mil millones necesarios para su puesta en marcha y se verificase si están ya sobre la mesa los instrumentos necesarios para el inicio del proyecto. Sin embargo, las conversaciones mantenidas a lo largo de la tarde del martes, en el curso del banquete ofrecido por Paul Biya, no han conducido a ningún sitio.

   Resoluciones

   La sesión de clausura de la novena conferencia de jefes de Estado de la CEMAC se inició ayer, 24 de junio de 2008, con un retraso de mas de cuatro horas. Prueba, para algunas fuentes, de que el orden del día previsto no se ha cumplido. Se han tomado, pese a ello, importantes decisiones. Van desde algunos nombramientos a resoluciones sobre el futuro de la Comunidad. A este respecto, se han cubierto algunos puestos vacíos o recién creados. Así el camerunés Mbapou Edzenguele ha sido nombrado Director General del Banco de los Estados del África Central (BEAC) para Camerún. En  el mismo sentido, Abbas Mahamat Touni sustituye a su compatriota Gata Ngoulou en el puesto de Secretario General del instituto monetario regional.

   En lo que hace a las instituciones de la CEMAC, al lado de la puesta en marcha de la revisión del tratado y el acuerdo sobre la reforma monetaria, anunciados por el presidente del comité director de la reforma, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, la cumbre ha pedido a los países miembros que designen a sus representantes en las instancias de su sede en Bangui. En el mismo orden de ideas, una hoja de ruta consensuada debería haberse elaborado sobre la libre circulación de hombres y bienes que, es importante recordarlo, no tiene nada que ver con los desplazamientos de poblaciones en la región. Se ha fijado el 1 de enero como fecha para la entrada en vigor del pasaporte CEMAC.

   Los jefes de Estado de la CEMAC han apelado al fortalecimiento de las capacidades de las fuerzas de seguridad de los países miembros en la óptica de aumentar la seguridad de sus Estados y hacer frente a la inseguridad que amenaza con desestabilizar a la región. Respondiendo a las quejas expresadas en la apertura de los trabajos del pasado martes, la cumbre apela a la consolidación de los avances relativos a la creación de Air Cemac. Se ha creado un comité al respecto.

   A la espera del primer trimestre de 2009, fecha establecida para la creación del parlamento de la CEMAC, la cumbre se ha mostrado satisfecha con los procesos democráticos de los diferentes países en los que se han celebrado elecciones recientemente. En este sentido, los jefes de Estado del África Central han decidido apoyar al "régimen democrático" del presidente chadiano enfrentado a los asaltos de los rebeldes que quieren "desestabilizar" el país. En el ambito de las finanzas hay que destacar la resolución tomada por el BEAC para destinar cada año el 20% de sus beneficios a proyectos comunitarios . Los estados dedicarán el 10% de sus presupuestos a la revitalización de la agricultura". La novena cumbre de la CEMAC

   La agencia France Press publicó también ayer el siguiente despacho sobre la resolución final de esta novena cumbre: Yaundé (AFP).- La Comunidad Económica y Monetaria del Africa Central (CEMAC) condenó el miércoles en la clausura de su novena cumbre de jefes de Estado los "repetidos ataques" contra Chad país al que han concedido "una asistencia financiera".

   La CEMAC ha condenado "vigorosamente los repetidos ataques y los intentos de desestabilización del Chad de los que su régimen democráticamente elegido es victima recurrente", indica el comunicado final.

   En "apoyo al pueblo chadiano en esta prueba difícil (...) la conferencia decide conceder una ayuda financiera y material al gobierno chadiano", añade.

   La CEMAC "anima a los componentes del pueblo chadiano a privilegiar la concertación política", señalando las "implicaciones regionales evidentes" de la crisis de Darfour, región sudanesa cercana a Chad que padece una guerra civil desde 2003.

   Por otra parte, el presidente en ejercicio, el camerunés Paul Biya ha afirmado que la cumbre había tomado algunas medidas "significativas" en lo que hace a las "reformas institucionales, la elaboración de un programa económico regional; (...) el reforzamiento de la libertad de circulación de los naturales de los estados miembros".

   Los jefes de Estado han anunciado también la instalación de un "parlamento comunitario" en el curso del primer trimestre de 2009 y han fijado para el 1 de enero "como muy tarde" la puesta en circulación del "pasaporte CEMAC", previsto inicialmente para julio de 2007.

   El Banco Africano de Desarrollo (BAD) ha anunciado por su parte que aportará en el periodo 2008-2010 "una apoyo significativo de en torno a mil millones de dólares" a la CEMAC para ayudar a "hacer frente al desafío del relanzamiento económico, la reconstrucción de las infraestructuras, la mejora de la gobernanza y la integración regional".

   El tratado de la CEMAC, que agrupa a Camerún, Chad, Congo, Gabón, Guinea Ecuatorial y la República Centroafricana, entró en vigor en 1999, cinco años después de la fecha de su firma.

   A penas ha sido desarrollado después de esa fecha. El comercio intracomunitario es "insignificante", la realización de proyectos de envergadura "difícil", "la compañía aérea regional Air Cemac no ha empezado a funcionar en marzo de 2008 como estaba previsto", afirmaba el diario gubernamental Cameroo Tribune.

   La próxima reunión de la CEMAC tendrá lugar el próximo año en Bangui".

   http://www.icicemac.com/news/index.php?nid=10531&pid=38

   http://afp.google.com/article/ALeqM5j-sAWlYvnF3tIRZrAP-_U9gDMvDw

   A: ¿Está gravemente enferma la "primera dama" ecuatoguineana? No tenemos ninguna información sobre este asunto. Es suficientemente conocida la opacidad informativa del régimen guineano. Tampoco está claro si el dictador está ahora en Guinea o, en realidad, ha viajado a cualquier otro país. En principio (en principio), el abandono precipitado por parte de Obiang de la cumbre de Yaundé debería relacionarse mas bien con la voluntad de poner dificultades a la marcha general de la CEMAC que mantiene el dictador...

   ¿Qué cabe decir de las conclusiones de la cumbre? Que cada vez ganan más peso en sus resoluciones los aspectos relativos a la "seguridad" y al mantenimiento de los  actuales regímenes en el África Central. Unos regímenes que, en unos casos, habría que calificar de "democracia secuestrada" y en otros pueden calificarse abiertamente de dictaduras. [En el primer grupo entrarían Camerún, Congo y Gabón y en el segundo Chad, Guinea Ecuatorial y la Republica Centroafricana]. La declaración (y la aportación financiera) favorable a Chad y el sarcasmo que encierra la afirmación de que el régimen de Idris Deby ha sido "democráticamente elegido" es una muestra clara de esta deriva.

   En cualquier caso, las "cumbres" de la CEMAC son reuniones cada vez más devaluadas. En esta oportunidad faltaba Idris Deby desde el principio. Si Obiang se marchó tras un día de reuniones, la cumbre quedó reducida a cuatro de los seis jefes de estado... No es raro que sus acuerdos se vean con creciente escepticismo, producto de unos gobiernos cada vez más aislados de las necesidades de sus poblaciones, que mantienen este tipo de ficciones para entretenimiento de sus altos funcionarios y para aparentar ante las demandas europeas que pueden hacer frente a sus problemas con alguna eficacia. Todo puras palabras...

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Cémac : François Bozizé trace son sillon

 
 


(Mutations 26/06/2008)

Sécurité dans la sous région, libre circulation des personnes et des biens sont les axes prioritaires de l’action du président de la Cemac.

C’est au pas de course et dans le cadre d’une conférence de presse donnée au Hilton hôtel de Yaoundé hier après la clôture des travaux du 9ème sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), que François Bozizé, le chef de l’Etat centrafricain et nouveau président en exercice de l’organisation sous régionale, a fixé les grands axes de son action au cours des douze prochain mois.
S’il a choisi de placer son mandat sous le signe de la continuité de l’action de son prédécesseur, le chef de l’Etat centrafricain entend néanmoins concentrer son action sur des dossiers précis. Il parle ainsi de la lutte contre l’insécurité dans la sous région, de la libre circulation des personnes et des biens et surtout de l’épineuse question de la crise alimentaire.

A ceux qui s’inquiète de la non fonctionnalité de la Cemac dans la sous région, François Bozizé se veut rassurant : " La Cemac fonctionne normalement, et elle a réalisé beaucoup d’activités ". Il prend pour cela le cas de son pays la République Centrafricaine où l’organisation sous régionale a mis sur pied en octobre 2002, la Force multinationale en Centrafrique (Fomuc), une force composée de 350 soldats issus des Etats membres. Pour le président en exercice de la Cemac, " La Fomuc est la première force du genre en Afrique. Je ne pense pas que d’autres forces sous régionales ont fait preuve des mêmes capacités que la Fomuc ". Avant de convier les ressortissants des Etats à plus d’optimisme.

Sur la question de l’insécurité transfrontalière, et interrogé au sujet de l’enlèvement de deux citoyens camerounais en République centrafricaine par des bandes armés depuis quatre mois, le chef de l’Etat centrafricain s’est voulu prudent à ce sujet en indiquant " J’ai été informé de cette affaire, mais je ne l’ai pas suivi de près ". La raison évoquée par François Bozizé rient à son calendrier "Durant tout le mois de juin, j’ai été constamment absent du pays, j’ai été au sommet de la Ticad au japon, à New York pour le sommet sur le Sida, à Cotonou…". Il rient néanmoins à indiquer qu’à son retour à Bangui, il prendra le dossier en main " pour y voir plus clair " et de rappeler que le problème sécuritaire fait partie de ses actions.

Le chef de l’Etat centrafricain est également revenu sur la situation dans son pays à la faveur de la signature samedi dernier à Libreville au Gabon de l’Accord de paix global entre son gouvernement et deux groupes de rebelles. Un accord de paix qui est lui-même le prélude à l’ouverture d’un dialogue qui devra mettre autour d’une table, tous les acteurs centrafricains (partis politiques, mouvements rebelles, société civile…). Mais un dialogue pour lequel l’ancien président Ange Félix Patassé se plaint d’en être exclut. Ce à quoi François Bozizé précise que " le dialogue politique inclusif se fera avec tout le monde. Concernant Patassé, je l’ai toujours dit, concernant le changement jusqu’à ce jour, il est libre de revenir en République Centrafricaine son pays…

Nous sommes dans le domaine de la politique, et l’on utilise beaucoup d’artifices pour pouvoir cacher la vérité… " et de préciser à son sujet concernant son prédécesseur Pour le cas Patassé, il a des dossiers à Bangui devant la justice centrafricaine comme devant le Tpi (Tribunal pénal international qui a déjà fait arrêter Jean Pierre Bemba l’ancien rebelle congolais pour des exactions commises en Rca durant le règne de Patassé ndlr).

Actuellement considéré comme le pays à la traîne dans le cadre du développement économique dans la sous région, le chef de l’Etat centrafricain a indiqué que son pays dispose pourtant des ressources économiques nécessaires, et qu’il est simplement question pour ses compatriotes de se mettre au travail, non sans indiquer que la Rca est engagée dans des négociations avec les institutions financières de Bretton Woods pour son admission dans le club des pays pauvres très endettés (Ppte).

Jean Francis Belibi

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Cemac : Obiang Nguema quitte les travaux

 
  (Mutations 26/06/2008)

Officiellement, il est reparti assister son épouse malade. D’autres sources évoquent un blocage.

C’est un échange entre des éléments de la Direction de la sécurité présidentielle (Dsp), l’unité spéciale chargée de la sécurité du chef de l’Etat camerounais qui a attiré l’attention des médias, sur le départ précipité de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président de Guinée Equatoriale. "Le président équatoguinéen est sorti de l’hôtel Hilton vers 9h ainsi que l’a annoncé le reporter de la Crtv au Hilton. Mais, c’était pour se rendre à l’aéroport de Nsimalen. Il retourne à Malabo pour cause de maladie de son épouse", croit savoir le cadre de la Dsp qui s’adresse ainsi à son collègue. Toujours est-il qu’à la clôture des travaux de la neuvième conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) hier, aucune annonce officielle n’a été faite à ce propos.

Pas plus qu’aucune allusion spécifique à la délégation équatoguinéenne n’a été faite. Or sur le départ de la capitale camerounaise du président Obiang Nguema, des indiscrétions venues des experts de la Cemac évoquent un malentendu. Approchés, des membres de l’ambassade de Guinée équatoriale et de la délégation du président Obiang indiquent "une nécessité impérieuse doublée d’une urgence". Dans les coulisses du huis clos ayant suivi la cérémonie d’ouverture du sommet de Yaoundé mardi 24 juin dernier, il se rapporte que les échanges ne sont pas allés à leur terme. Certains participants auraient invoqué une motion d’ordre en rapport avec la conduite des travaux.

Une situation qui aurait sorti le président Denis Sassou Nguesso de sa réserve. Le chef de l’Etat congolais a alors exigé de ses "amis et frères" un examen approfondi des questions. Son propos, aura permis de débloquer la situation dès lors qu’il aurait fermement souhaité que des décisions concrètes sortent des assises de Yaoundé. Loin des discours et des réunions dans lesquels la Cemac est engluée, le président congolais aurait demandé, à propos de Air Cemac qu’on mette de côté la préoccupation d’argent liée aux cinq milliards préalables à son démarrage. Denis Sassou Nguesso aurait demandé la preuve que les outils sont réunis pour l’amorce effective de ce projet. Toute la soirée de mardi, des tractations au cours du banquet offet par Paul Biya, n’ont rien apporté.

Résolutions

La séance de clôture de la neuvième conférence des chefs d’Etat de la Cemac a débuté hier, 24 juin 2008 avec un retard de plus de quatre heures de temps. Preuve selon des sources que l’ordre du jour de la veille n’a pas été vidé. Pour autant, de grandes décisions ont été prises à Yaoundé. Elles vont de la décoration de certains acteurs et cadres de la Cemac, aux résolutions sur le futur de la Communauté. A ce sujet, différents postes vacants ou créés ont été pourvus. C’est dans ce cadre que le Camerounais Mbapou Edzenguele a été nommé directeur général de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) pour le Cameroun. Sur la même lancée, Abbas Mahamat Touni remplace son compatriote Gata Ngoulou au poste de Secrétaire général de l’institut monétaire sous régional.

Sur le plan de la mise en place des institutions de la Cemac, à côté de la mise en route du traité révisé et la convention sur la réforme monétaire, annoncés par le président du comité de pilotage des réforme, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le sommet a demandé aux pays membres de désigner leurs représentants dans les instances de son siège à Bangui. Dans le même ordre d’idées, une feuille de route consensuelle devrait être élaborée sur la libre circulation des hommes et des bien, qui, faut-il le rappeler, n’a rien à voir avec le déplacement des populations dans la sous région. De même, le 1er janvier 2010 est arrêté comme date d’entrée en vigueur du passeport Cemac.

Les chefs d’Etat de la Cemac appellent de leurs vœux, le renforcement des capacités des forces de sécurité des pays membres de la Cemac dans l’optique d’assurer une plus grande sécurité à leurs Etats et faire face à l’insécurité qui menace de déstabilisation, la sous région. Répondant à une doléance revenue plusieurs fois dans les allocutions prononcées à l’ouverture des travaux mardi dernier, le sommet appelle à la consolidation des acquis relatifs à la création de Air Cemac. Un comité ad hoc est créé à cet effet. L’autorité en charge de la sécurité est ainsi transférée de la Cemac pour la Ceac. Tout comme la Commission reçoit le mandat de prendre attache avec toutes les compagnies d’envergure au profit de la compagnie communautaire en gestation en dépit du retrait de la course de Sn Brussels.

En attendant le premier trimestre de 2009, date arrêtée pour l’avènement du siège du parlement de la Cemac, le sommet a dit sa satisfaction aux processus démocratiques dans les différents pays où des élections se sont récemment déroulées. Dans ce chapitre, les chefs d’Etat d’Afrique centrale se proposent d’octroyer une assistance au Tchad, pour apporter leur soutien au "régime démocratique" du président tchadien en proie aux assauts des rébellions qui tentent de "déstabiliser" le pays. Au rang des financements à allouer, résolution est prise pour que la Beac prélève chaque année 20% de ses bénéfices en faveur des projets communautaires. Cependant que les Etats prendraient 10% de leur budget pour la relance de l’agriculture.

Léger Ntiga

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La Cemac adopte des résolutions visant à renforcer l'intégration / L'intégration de la Cemac doit se faire au niveau des populations, dit un politologue camerounais

 
 
(Xinhuanet 26/06/2008)

La Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) ont annoncé des résolutions visant au renforcement de l'intégration sous-régionale à l'issue de son 9e sommet tenu mardi et mercredi à Yaoundé.

La conférence s'est penchée sur le toilettage des textes des différentes institutions de la communauté, l'élaboration du programme économique régionale, l'amélioration de la gouvernance et la rationalisation des institutions spécialisée, selon le communiqué final lu à la cérémonie de fermeture par Antoine Ntsimi, le président de la commission de la Cemac.

Les gouvernements des pays membres de la Cemac sont invités à envoyer leurs représentants à Bangui, le siège de la Cemac, et à mettre en place au sein de leurs gouvernements une structure chargée de l'intégration régionale, selon le communiqué.

La présidence de la commission va organiser un séminaire impliquant les forces de l'ordres et de sécurité de la sous-région en vue de renforcer leurs capacités en matière de gestion des questions d'immigration.

Le passeport Cemac, initialement prévu pour entrer en vigueur en juillet 2007 et renvoyé à plus tard, "doit être mis en circulation au plus tard le 1er janvier 2010", dit le communiqué de la conférence qui a rassemblé les dirigeants des six Etats de l'espace géographique du Golfe de Guinée: Centrafrique, Gabon Tchad, Cameroun, Congo, Guinée Equatoriale.

Sur la plan économique, un programme régionale devrait être élaboré au plu tard le 31 décembre 2008 et son adoption se fera au cours d'une conférence extraordinaire des chefs d'Etats.

S'agissant de la création de la compagnie aérienne communautaire Air Cemac pour laquelle le vol inaugural était prévu en mars 2008, la conférence a donné mandat à la commission de négocier avec les compagnies existantes dans les pays membres des modalités de mise en place d'un système transitoire de desserte et de capital.

Concernant le renforcement des institutions communautaires, la conférence invite les pays membres à verser leurs contributions au budget de construction et a décidé de l'installation du parlement communautaire au cours du 1er trimestre 2009.

Une "journée Cemac", le 16 mars, sera célébrée chaque année pour sensibiliser des populations aux idéaux de l'intégration et du renforcement de l'esprit communautaire, selon le communiqué.

Au sujet des Accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne, les dirigeants ont instruit la commission de la Cemac de poursuivre les négociations pour décider un délai pour un accord régionale complet.

Les APE entre l'Afrique centrale et l'UE devait être en vigueur dès le 31 décembre 2007, selon le calendrier établi avec l'UE. Mais les pays de la Cemac n'ont pas pu parler d'une seule voix. Seul le Cameroun est parvenu à la signature d'un accord intermédiaire avec l'UE le 17 décembre 2007.

La Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC) va désormais affecter 20% des bénéfices distribuables aux projets intégrateurs de la communauté, selon le communiqué. En raison de l'entrée en vigueur de cette décision, en 2007 cette aide est de l'ordre de 10 millions d'euros.

Les pays membres sont appelés à prendre en considération la déclaration de Maputo sur l'allocation de 10% des budgets nationaux d'investissement à l'Agriculture afin de faire face à la crise alimentaire actuelle.

Sur le plan de sécurité, la Cemac condamne avec véhémence les attaques répétées et les tentatives de déstabilisation du Tchad et, a décidé de l'octroi d'une aide financière et matérielle au Tchad, et exhorte les pays amis et les organisations internationales à lui venir en aide.

La Conférence a décidé du transfert de l'autorité de la Force multinationale de la Cemac (Fomuc) à la Communauté économique de l'Afrique Centrale (CEAC).

Conformément au calendrier de rotation en vigueur, la présidence de la conférence sera assurée pour le compte de l'exercice 2008-2009 par le président centrafricain François Bozizé.

Les présidents Paul Biya du Cameroun, Omar Bongo Ondimba du Gabon, Teodoro Obiang Nguema de Guinée Equatoriale, Denis Sassou Nguesso du Congo, François Bozizé de la République Centrafricaine et le Premier Ministre du Tchad Youssouf Saleh Abbas ont pris part au sommet.

A cette rencontre étaient aussi présents le président Fradique de Menezes de Sao Tomé et Principe, pays observateur, et le président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Donald Kaberuka, invité spécial.

La Cemac, lancée en 1994 pour remplacer l'Union douanière des Etats de l'Afrique centrale (UDEAC) est opérationnelle depuis 1999. Les pays membres sont unis par l'Union monétaire à travers la banque des Etats de l'Afrique centrale BEAC. Elle compte 37,5 millions d'habitants repartis sur 3 millions de km2 riche en produits miniers et forestiers. Fin


L'intégration de la Cemac doit se faire au niveau des populations, dit un politologue camerounais

L'intégration de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) doit se faire au niveau des populations pour que cette idée ne soit pas seulement au niveau des décideurs politiques, a remarqué le politologue camerounais Jean Emmanuel Pondi à l'occasion du 9e sommet du bloc régional, tenu mardi et mercredi à Yaoundé.

"La volonté politique est là, mais il faut davantage la manifester et pas simplement à ce niveau. Il est important d'avoir des structures qui sont des avocats de l'intégration et les peuples s'agrippent d'avantage", a expliqué M. Pondi, chef de Département de Politique Internationale à l'Institut des relations Internationale du Cameroun (IRIC) dans un entretien à la radio nationale camerounaise.

Pour M. Pondi, les étapes à franchir sont nombreuses, qui pourront se faire au niveau du brassage des élites intellectuelles, à travers la mise en place des infrastructures telles des routes d'intégration, des entreprises multinationales, des médias communautaires qui diffusent les cultures des pays de la zone Cemac.

"Il faudrait déplorer le fait qu'il n'y a pas d'entreprise multinationale Cemac, parce que pour cela il faut des industries à l'échelle de la Cemac. D'entreprises qui soient non seulement multinationale mais aussi à caractère intégrateur. Je crois sincèrement que cela manque," a-t-il expliqué.

"On peut aussi regretter qu'il n'y ait pas des médias qui soient des médias de la sous-région qui chaque jour rapportent des nouvelles de chacun des pays de la sous-région pour que nous vivions en symbiose avec tous les autres pays," a-t-il poursuivi.

"Même pour accélérer le commerce et la culture tant que ces instruments et autres idées n'existent pas, il est difficile d'avoir cette conscience de la citoyenneté Cemac. Il s'agit simplement de créer et de forger," a-t-il dit.

Le système LMD (Licence, Master, Doctorat), qui permettra par exemple aux citoyens dans la Cemac de partir d'une université dans l'un des pays membres et s'inscrire dans un autre pays, est cité par le politologue comme un bon exemple qui pourrait approfondir l'intégration en zone Cemac.

"Cela fait qu'il y aura un grand brassage des élites en formation et cela pourra faire naître la conscience de l'esprit Cemac et la conscience de l'appartenance à une sous région," a jugé M. Pondi.

M. Pondi a aussi souligné que le 9e sommet de la conférence des chefs d'Etats de la Cemac s'est tenu à un moment propice où " l'Afrique est de manière générale convoitée".

"Nous avons vu des sommets entre l'Afrique et l'Inde, l'Afrique et la Chine, l'Afrique et le Japon, l'Afrique et l'Union européenne, entre l'Afrique et pratiquement toutes les grandes entités, a-t-il expliqué, ça veut dire que l'Afrique en générale et en particulier la région d'Afrique centrale dont la Cemac est l'émanation la plus complète, sont convoitées".

"Je pense que ce sommet ne peut laisser personne indifférent (.. .) Il est illusoire de penser aujourd'hui qu'un seul pays de la sous-région peut avoir un impact sur l'économie mondiale. Les pays de la Cemac peuvent peser davantage s'ils se mettent ensembles", a précisé M. Pondi, ajoutant que, "d'une manière générale le bilan de la Cemac est plutôt est un bilan respectable en matière de stabilité". Fin

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Intégration en Afrique Centrale: réalités diplomatiques et défaillances chroniques

 
 

(Le Messager 26/06/2008)

Abondamment citée en exemple dans les années 1970, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Est qui regroupait le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, est morte froidement et précipitée dans l’oubli par le tumulte des instabilités internes de ses membres.

Il avait en effet suffit d’une succession de coups d’Etat pour désorganiser toute la sous-région et compromettre ce qui apparaissait déjà comme une excellente rampe de lancement pour un développement intégré et concerté à long terme. Au sommet de sa réussite, cette organisation avait mis en place un réseau d’échanges efficace entre ses pays membres et disposait même d’une compagnie aérienne dont les performances étaient très appréciées. East african Airlines était en effet un des rares transporteurs crédibles du continent.

Il est sans doute honnête de mentionner également le Groupe andin, une autre expérience digne d’intérêt en son temps, qui regroupait quelques pays d’Amérique latine, et qui passa aussi de vie à trépas, suite à des chamboulements politico idéologiques internes de ses membres. Dans le cas d’espèce, la désintégration fut la conséquence automatique du coup d’Etat pro américain soutenu par la CIA qui se traduisit par l’élimination physique du président socialiste Salvador Allende et la prise du pouvoir par une junte militaire conduite par Augusto Pinochet. Il faut dire que les Etats Unis en ce début des années 1970, menait une croisade outrancière contre toutes les expériences du genre considérées comme dangereuses pour les intérêts américains. Les sociétés multinationales y faisaient la loi, et tenaient les vastes gisements de cuivre au Chili.

Le rappel de ces expériences qui ont mal tourné en dépit du formidable espoir qu’elles suscitèrent en leur temps, n’est pas anodin si nous nous penchons sur la situation de la sous région d’Afrique Centrale. Trop de bruits a été fait et continue d’être fait autour de toutes sortes de structures initiées explicitement ou implicitement en Afrique Centrale. Or dans le même temps, l’observateur averti ne peut qu’être déçu devant le peu de réalisations effectives en termes de projets. Tout se passe comme si les Etats membres se sont de tout temps mis d’accord sur une espèce d’inaction, se contentant du strict minimum pour continuer de mériter une certaine attention internationale, ou simplement pour servir de cache sexe face aux homologues d’Afrique de l’Ouest.

D’un sommet à un autre, les Chefs d’Etat d’Afrique Centrale, à la différence de ceux d’Afrique de l’Ouest, ont plus souvent affiché et renforcé l’impression de division et d’incohérence, que de cohésion et d’unité autour des objectifs précis, et des stratégies opérationnelles. Il convient d’ailleurs de mentionner, toute exagération mise à part, que le jugement globalement négatif porté sur les institutions d’intégrations de la Sous région, ont conduit les universitaires et autres chercheurs, à ne pas trop leur consacrer des travaux de premier plan.

Certes, il serait injuste de ne pas relever pour s’en féliciter, le relatif succès des institutions spécifiquement monétaires et l’excellente collaboration entre les banques centrales. Mais l’honnêteté voudrait aussi, qu’il soit précisé ici, que le fait que les mécanismes de gestion, de régulation et de contrôle monétaire s’en sortent bien, n’est pas du tout un fait du hasard. C’est la France, directement, qui assure réellement le contrôle et la gestion des mécanismes monétaires et des institutions y relatives. La raison n’a pas besoin de mystère pour être étayée, dans la mesure où c’est la conséquence logique de la main mise de l’ancien colonisateur sur les Etats membres dans tous les sens.

Le Francs CFA étant une création et un outil de paternalisme éternel de Paris, celle-ci ne peut pas prendre le risque de laisser dans la cacophonie, cette monnaie dont elle est l’unique garante en amont et en aval. Tout désordre tangible du Franc CFA aurait des répercussions immédiates sur le trésor français.

En fait, la tradition observée jusqu’ici, veut que le principe de l’intégration soit d’abord le résultat de la détermination des colonies ou des néo colonies, selon la libre appréciation de chacun, à demeurer soudées autour du maître, du père, du donneur d’ordre, du protecteur, et du véritable patron de leur destin collectif. A ce propos, c’est à Paris et non à Yaoundé, Libreville, Brazzaville ou Bangui, que les grands dossiers de la sous région vont trouver régulièrement des solutions. Les Chefs d’Etat ici ont montré et démontré à suffire, qu’ils n’ont pas à proprement parler des relations de travail permanentes. A l’inverse ils sont forts à cultiver de petites animosités tenaces. Les échanges d’experts ne sont ni choses courantes, ni pratiques établies dans les textes. La circulation des personnes relève encore de la magie, et il est sans doute plus aisé pour un Camerounais d’obtenir un visa d’entrer en Allemagne et en Belgique, que d’obtenir un visa pour la Guinée Equatoriale.

Au chapitre de la circulation des marchandises, le gouvernement tchadien avait un instant réorienté une partie substantielle de ses activités d’importation et d’exportation vers les portes des pays voisins hors CEMAC. Il faut dire que l’on dénombrée plus de trois cent postes de contrôles tracassières entre le port de Douala et la ville de Ndjamena distante d’environ 1300 km. La corruption qui ravage le Cameroun n’est pas seule en cause, c’est le sommet de l’Etat qui n’a rien fait pour expliquer et éduquer ses citoyens et ses fonctionnaires sur les implications concrètes des politiques sous régionales.
Qu’est ce qui peut expliquer un tel désenchantement et une perspective aussi négative?

Nous avons montré déjà tantôt, que les expériences de l’Afrique de l’Est et du Groupe Andin, ont connu des problèmes dès lors que des révolutions négatives et réactionnaires, ont modifié les institutions politiques internes des Etats. Les mêmes causes produisent, dans une certaine mesure, les mêmes conséquences en Afrique Centrale. A la différence de l’Afrique de l’Ouest par exemple, l’Afrique Centrale n’a connu que très peu de changements politiques réels depuis 1960. Si ailleurs, les régimes installés et soutenus à bout de bras par l’ancien colonisateur, ont subit des secousses voire quelques changements vers des orientations plus nationalistes, ici l’on a assisté à de simples replâtrages de mauvais goût sans incidence notable sur la nature fondamentale des régimes.

Par ailleurs, le Cameroun qui de façon naturelle, aurait du assumer le leadership de la sous région pour servir de locomotive tant en ce qui concerne sa structuration organique qu’en ce qui concerne la projection de son influence dans le concert diplomatique continental, a abandonné cette mission depuis le départ volontaire du pouvoir de son premier président en 1982. Son successeur Paul Biya est complètement éloigné de la scène diplomatique et bat tous les records d’absence aux sommets importants. La conséquence majeure de cette défaillance de la principale puissance sous régionale se vérifie maintenant dans l’espèce d’embrouille qui caractérise les quelques tentatives de construction institutionnelle forte. L’on note surtout l’absence de régularité dans les réunions des organes, le non respect des calendriers, la distorsion dans la présentation des projets, l’incohérence généralisée, le vide normatif chronique.

L’Afrique Centrale n’a pas de véritable chef, et une famille sans chef, est une famille amputée, sans direction et sans foi, qui ne peut ni impressionner personne, in influencer quelconque dossier ou instance, et encore moins se prévaloir de morale et d’éthique. Dans ce contexte, il faut se méfier d’analyser l’élection de l’ancien Ministre gabonais Jean Pin à la Présidence de la Commission de l’Union Africaine, comme une victoire de la région. L’événement est à mettre à l’actif solitaire du Gabon, et particulièrement de son bouillant mais précieux Président, lequel en dépit de mille adjectifs contre ses méthodes et sa personne, a accumulé une capacité manœuvrière incontestable sur le plan diplomatique.

En tout état de cause, le chemin est long et tortueux, si tant est que les dirigeants de cette sous région veulent croire en quelque chose pour des institutions communes effectives, viables et valables. L’optique d’une effectivité, ne laisse malheureusement aucune chance de survie aux régimes en place, presque tous illégitimes et dictatoriaux. Il n’y a pas pire utopie qu’une volonté de construction institutionnelle sans démocratisation des espaces d’expression citoyennes nationales. En cela, l’intégration en Afrique Centrale dans la configuration géopolitique actuelle ne saurait être crédible, tant les défaillances sont chroniques./.


Par SHANDA TONME

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Cemac : Paul Biya se donne des chantiers

 
 

(Mutations 25/06/2008)

Le chef de l’Etat se découvre des ambitions communautaires au moment du passage du témoin.

"Le temps n’est plus au simple replâtrage institutionnel". Cet extrait du discours du président camerounais, Paul Biya par ailleurs président sortant de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cemac), à l’ouverture hier, 24 juin 2008, du neuvième sommet des chefs d’Etat, sonne comme une sortie de sommeil, de son année d’exercice et de l’organisation qui, depuis un an, s’est mis sur la voie des réformes. D’où d’ailleurs cet autre propos de Paul Biya à la tribune du Palais des Congrès de Yaoundé qui abrite les travaux: "Il importe que la Cemac soit dotée d’institutions plus efficaces, à même de saisir les chances qui s’offrent à elle et qui répondent aux objectifs que nous nous sommes fixés".

D’autant que, poursuit-il, "pour réussir nos réformes et faire de la Cemac un grand projet d’avenir, nous devons être audacieux et ouverts. Audacieux parce qu’on ne construit rien de grand sans audace. N’ayons pas peur des idées nouvelles. Ce sont elles qui sont porteuses d’avenir. Ouverts, parce qu’il faut accepter de faire une place à chaque ressortissant de nos pays dans notre sous région, reconnaître à chacun les mêmes droits, s’engager à concrétiser les projets structurants et intégrateurs de notre communauté, mettre en œuvre les libertés de circulation qui traduisent notre volonté de donner à la Cemac le contenu qu’en attendent les peuples d’Afrique centrale" .

Le chef de l’Etat, dans cette avalanche de projets, fixe des objectifs, le texte et le contexte. "C’est nourris de cette conviction que nous avons demandé à la commission de la Cemac, de réfléchir et d’élaborer, en liaison avec la Banque des Etats de l’Afrique centrale et la Banque de développement de l’Afrique centrale, un ambitieux programme économique régional. Ce programme devrait être la traduction de notre détermination à promouvoir de façon harmonieuse le développement économique et social de l’Afrique centrale", clame Paul Biya qui parle aussi du respect des droits de l’homme devant une assistance studieuse.

Crise alimentaire

Des préoccupations que Paul Biya partage avec le président du groupe de la Banque africaine de développement (Bad), le président de la commission de la Cemac et le président de l’union des patronats d’Afrique centrale (Unipace), André Siaka. Il s’agit notamment de la crise alimentaire mondiale, la détérioration du pouvoir d’achat, la hausse des cours du pétrole et les troubles qu’elles suscitent dans divers pays. Si André Siaka appelle de tous ses vœux à l’avènement effectif d’une compagnie sous régionale pour améliorer son environnement des affaires. Cette impulsion étant le gage de la conceptualisation de la stratégie globale du développement de la Cemac.

De son côté face à la pauvreté sans cesse croissante, le président du groupe de la Bad annonce un milliard de dollars de financement voué aux questions de développement dont des infrastructures, l’enseignement supérieur, l’électrification, le secteur de la santé et surtout la promotion agricole en faveur de laquelle, il annonce de nombreux projets. Autour de cette problématique et de celle liée aux échanges, André Siaka souhaite la négociation globale d’un accord avec l’Union européenne dans le cadre des accords de coopération économique (Ape). Autant de perspectives qui font dire à Antoine Louis Ntsimi dans son esquisse de bilan qu’il fait de l’année écoulée. Il parle des réformes, de l’avènement du passeport Cemac et du règlement qui le délimite. Il fait savoir qu’il est un document de transport et une pièce d’identité.

Le neuvième sommet de la Cemac qui prend fin ce mercredi à Yaoundé se tient en présence des président Paul Biya du Cameroun, François Bozizé de Centrafrique qui hérite du fauteuil de président en exercice, Sassou Nguesso du Congo, d’Obiang Nguema Mbazogo de Guinée Equatoriale, de Bongo Ondimba du Gabon, de Fradique Menezes de Sao Tomé et du premier ministre tchadien, Youssouf Saleh Abbas, en présence de Chantal Biya et Monique Bozi ze. Si pour tous, le chemin de l’intégration est plus que jamais engagé, dans les faits, il reste des plus longs si tant est que les outils d’intégration font défaut.

Comme d’ailleurs l’acceptation des ressortissants de différents pays qui se font de temps à autre expulsés des pays pourtant amis comme ce fut le cas en décembre 2007 avec les Camerounais de Guinée Equatoriale. Dans ce registre, la sécurité aux frontières restent elle aussi une préoccupation.

Léger Ntiga

 
 

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La Béac dénonce les banques commerciales

 
 

Selon le gouverneur de la Béac, les banques commerciales sont davantage enclines à traiter les petites transactions. Une activité qui représenterait 80% des actifs financiers.

En marge de la conférence sur le développement du secteur financier dans la sous-région Cémac tenue tout récemment à Yaoundé, le gouverneur de la Béac a dénoncé la sous financiarisation de cette zone. Selon Philibert Andzembé, une économie basée sur les exportations et centralisée dans les capitales serait à l’origine des faiblesses du secteur financier dans la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac). Le gouverneur de la Béac a expliqué que le secteur financier de la Cémac serait actuellement dominé par les banques commerciales, davantage enclines à traiter les petites transactions, et dont l’activité représenterait 80% des actifs financiers. Philibert Andzémbe a regretté que le poids du secteur financier, mesuré par le total des actifs par rapport au produit intérieur brut (Pib), n’en représente que 18,6%, contre 40% pour les autres pays de l’Afrique subsaharienne et 244% dans les pays émergents. “Dans notre zone, le système bancaire est extrêmement inégal entre les pays et au sein d’un même pays. Les activités financières sont concentrées dans les villes au détriment du monde rural qui connaît pourtant de réels besoins de financement des activités agricoles ”, a expliqué le gouverneur de la Béac. Pourtant, nombre de porteurs de projets recherchent en vain des financements bancaires. Les économistes dans la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale n’ont de cesse de dénoncer la surliquidité bancaire dans cette région. Une dénonciation qui laisse de marbre les banques commerciales.

Performance
Il a par ailleurs expliqué que les économies de la Cémac sont à la charnière entre une croissance extravertie par le jeu des importations, et une croissance autocentrée par le jeu de la demande intérieure. La situation macroéconomique de la sous-région a été caractérisée en 2007 par une croissance du Pib réel de 4,2%, contre 3,1% en 2006, un allègement des tensions inflationnistes à 1,7% en moyenne annuelle, contre 5,3% en 2006 ainsi qu’un excédent budgétaire de 9,5%. Sur la même période, la Cémac aurait également enregistré un solde extérieur courant de moins de 0,6% du Pib. Pour l’exercice 2008, la Banque centrale prévoit une croissance du Pib réel de 5,6%, mais également un retour des tensions inflationnistes qui devraient s’élever autour de 4%. L’excédent budgétaire devrait augmenter de 12,1% du Pib et le solde extérieur courant positif de 4,5% du Pib pour un taux de couverture de la monnaie à 97,8% et une masse monétaire en progression de quelque 10,4%. 

Par LCC Source : Gabon Eco
Le 25-06-2008

 
 

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Deby boycotte Biya

 
 

Exit le 9e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Mais 10 ans après, l’organisation manque de visibilité.

Le chef de l’Etat tchadien était le grand absent de la 9e conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui s’est tenue à Yaoundé au Cameroun hier, 24 juin 2008. Il a préféré ne pas faire le déplacement de Yaoundé, pour s’occuper des rebelles qui lui donnent des insomnies ces derniers jours. Dans ce conflit interne – le gouvernement tchadien parle plutôt d’agression extérieure, du Soudan notamment – qui ne date pas d’aujourd’hui, le président tchadien se sent abandonné et isolé par ses pairs de l’Afrique centrale. Les autorités tchadiennes ne loupent aucune occasion pour le dire.

Le jeudi 19 juin 2008, le ministre tchadien de la Communication, Mahamat Hissène, a été assez sévère envers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Il intervenait en direct et par téléphone dans un débat organisé par la chaîne de télévision privée camerounaise, Canal 2 International, sur le thème « La Cemac et ses défis ». Au fait, le gouvernement tchadien accuse la Cemac d’inertie. Lors du raid des rebelles tchadiens à Ndjamena en février dernier, la Cemac n’a pas toussé. La récente attaque n’a non plus fait bouger la Cemac dont la présidence était jusque-là assurée par Paul Biya du Cameroun. Or 2 pays de la Cemac (Cameroun et Centrafrique) partagent les frontières avec le Tchad. Par ailleurs, au dernier sommet à Ndjamena, Paul Biya était absent.

Des espoirs perdus
Au-delà des problèmes d’insécurité dus à des conflits internes, les pays membres de la Cemac souffrent aussi des conflits transfrontaliers. C’est le cas des populations du Nord Cameroun qui sont à la merci des bandes armées venant du Tchad et de la Centrafrique, avec des complicités camerounaises. Ici, vols du bétail, viols, enlèvements, grand banditisme, criminalité, etc. tout s’y passe sans que la Cemac ne soulève le moindre petit doigt. Par ailleurs, de manière récurrente, des Camerounais sont pourchassés et chassés de la Guinée équatoriale et du Gabon. Jamais, la Cemac n’a ni dénoncé, ni déploré, ni condamné ces actes de xénophobie…
 
Et pourtant à son lancement en février 1998, la Cemac était porteuse de gros espoirs. Surtout que l’Union douanière et économique d’Afrique centrale (Udeac) dont elle héritait le passé, avait montré ses limites 30 ans après sa création le 8 décembre 1964. Mais aussi de par la volonté de ses fondateurs de développer ensemble toutes les ressources humaines et naturelles de leurs Etats pour le bien être de leurs peuples dans tous les domaines, à donner une impulsion nouvelle et décisive au processus d'intégration en Afrique centrale par une harmonisation accrue des politiques et des législations de leurs Etats, et à assurer la convergence des performances de leurs politiques économiques au moyen du dispositif de la surveillance multilatérale. En clair, les Etats membres ont accepté de transférer, chacun, une parcelle de sa souveraineté, au travers de la création d'un Parlement et d'une Cour de justice communautaires, ainsi que l’institution d’un véritable marché commun.

Audace et ouverture

Malgré la mise en place progressive d’une architecture institutionnelle, l’impact de la Cemac ne se ressent pas dans le vécu quotidien des populations de la sous région de l’Afrique centrale. Jusqu’ici, la Cemac apparaît comme un agrégat de projets. Les vœux de toujours se renouvellent à chaque sommet. La libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est un leurre. La levée des barrières douanières reste une vue de l’esprit. L’intégration sous régionale est grippée. Les instruments devant faciliter la mise en œuvre de ces réformes sont torpillés et sacrifiés sur l’autel des égoïsmes de certains Etats membres. Ainsi en est-il du passeport Cemac, de Air Cemac, du marché commun, etc.
Les questions de souveraineté et de leadership semblent de plus en plus prendre le pas sur les objectifs communautaires. Au point que les sommets de la Cemac constituent beaucoup plus des espèces de tribunaux entre des chefs d’Etat des pays membres. D’autres y vont pour arracher des postes pour leurs compatriotes dans des organisations affiliées à la Cemac. Pourquoi ne pas pleurer avec Paul Biya : « Le temps n’est plus au simple replâtrage institutionnel [de la Cemac] (…) Nous devons être audacieux et ouverts (…) Pour donner à la Cemac le contenu qu’en attendent nos peuples ». Sinon à quoi sert la Cemac ? 

Par Noé NDJEBET MASSOUSSI
Le 25-06-2008

 
 

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Le Cameroun vainqueur de la Cemac

 
  Les Lions A’ étrillent les Diables rouges du Congo 3 buts à 0.

La métamorphose de l’équipe nationale A’ a surpris le public à la finale de la 5e édition de la coupe de football de la Cémac, au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé. Au regard de la première partie de la compétition, où les lions A’ avaient brillé par un manque d’engagement et de technicité sur le terrain, l’on ne croyait pas en leur victoire à cette finale. La surprise a été totale. Les lions A’ n’ont pas fait de cadeaux aux Congolais. Ils ont prouvé aux chefs d’Etats de l’Afrique centrale présents au stade dans l’après-midi d’hier, mardi 24 juin, que le Cameroun est une nation du football.

Dès la première minute de la rencontre, le Cameroun, par le biais d’Ousmaïla Baba, menace la défense congolaise. Stéphane Kingue Mpondo commet une faute sur un attaquant congolais à la minute suivante. Le coup franc tiré, la course du ballon s’achève dans les bras du portier camerounais Patrick Nyame. La quasi-totalité de la première manche se joue dans le camp congolais. Stéphane Kingue Mpondo fait sans cesse la pression. 21e minute. Une erreur du gardien de buts Patrick Nyame risque de coûter cher aux Camerounais. Le défenseur Nguemaleu est, heureusement, très vigilant. Il sauve les Lions A’ en déviant le cuir.

Troisième sacre camerounais
Ousmaïla Baba, qui passe pour être la vedette de la rencontre, est stoppé dans une de ses offensives par un tacle du joueur congolais Ngo Gildas. Le Cameroun obtient un coup franc. Hervé Boumsong en profite pour inscrire le premier but des lions A’. A la 38e minute, l’attaquant Eric Yopa enflamme le public en inscrivant le deuxième but camerounais, à la suite d’un centre de Sébastien Ndjana. La fanfare de la Garde présidentielle agrémente les moments de joie des supporters. A la fin de la 1ère manche, le Cameroun mène, deux buts à zéro.

Le Cameroun revient sur le terrain avec un regain d’énergie. Le spectacle devient plus beau, avec Ahmadou Ngomna, Ousmaïla Baba, et Kingue Mpondo pour mener la danse. Les joueurs congolais essayent tout de même d’aller en aventure dans le camp camerounais. L’aventure n’apporte malheureusement pas de fruits. Des jeux de passes entre Ousmaïla et Eric Yopa incendient le public. Le coach camerounais, Marius Omog, a l’idée de procéder à un remplacement. Frédéric Nguimbous remplace Magadji Boukar. Par un coup de tête, dans un cafouillage intervenu dans la surface de réparation des buts congolais à la 76è minute, Nguimbous offre au Cameroun son troisième but.

Le Cameroun continue avec le beau jeu. Le public est émerveillé. Diampamba, le gardien congolais qui a entamé la rencontre en jonglant le ballon, question d’amuser la foule, est malheureux. Il se bat tout de même pour ne plus encaisser de buts. Malgré les efforts de ses coéquipiers, ils ne parviennent pas à réduire le score. Le match s’achève par la victoire du Cameroun, trois buts à zéro. Le Cameroun gagne pour une troisième fois la coupe de football de la Cémac et conforte sa suprématie en matière de football dans la sous région.

Distinctions
Meilleur arbitre du tournoi
Mbera Jean Olivier (Gabon)
Meilleur buteur du tournoi
Momi Hilaire (Rca), 5 butsun
Meilleur joueur du tournoi
Beaulia Cydoine (Congo)
Troisième équipe du tournoi
Rca
Deuxième équipe du tournoi
Congo
Vainqueur du tournoi
Cameroun

Par Laure NGATSING TCHUENTE
Le 25-06-2008
 
 

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CEMAC : Les dossiers chauds de Yaoundé 2008

 
 

Yaoundé abrite à partir d’aujourd’hui la 9e Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Excepté le chef de l’Etat tchadien représenté par son Premier ministre, tous le autres pairs du Président Paul Biya ont répondu présent au rendez-vous de la capitale camerounaise. Ces importantes assises font suite au 8e sommet tenu les 24 et 25 avril 2007 à N’Djamena, et qui est apparu à bien des égards comme un tournant majeur dans la vie de la CEMAC. C’est en effet lors de la rencontre de la capitale tchadienne qu’un bon nombre de réformes engagées en 2005 ont pris corps, tandis qu’une feuille de route était arrêtée pour la poursuite de la réflexion en vue de la mise en œuvre des autres changements envisagés.

Au sortir de ce qu’il est convenu d’appeler le tournant de N’Djamena, les chefs d’Etat s’étaient donné rendez-vous à Yaoundé 2008, pour un sommet qui devait être le point culminant des réformes engagées en vue du renforcement de l’intégration sous-régionale. Les assises de N’Djamena ont été l’occasion de poser un premier jalon de la réforme des institutions. Une Commission de la CEMAC, à l’image de celle de l’Union africaine, a été instituée en lieu et place du Secrétariat exécutif, avec à sa tête le Camerounais Antoine Louis Ntsimi. Mais le Secrétariat exécutif devait continuer de fonctionner, en attendant la mise en place complète de la nouvelle structure qui prévoyait un commissaire par Etat membre.

La présidence camerounaise de la CEMAC commencée à la clôture du sommet de N’Djamena 2007 avait une feuille de route particulièrement fournie. Jusqu’à l’actuel rendez-vous de Yaoundé, les Etats membres devaient avoir accompli des avancées significatives par rapport aux réformes engagées, de manière à assurer une plus grande cohésion dans l’optique d’un renforcement de l’intégration sous-régionale.

De N’Djamena 2007 à Yaoundé 2008, les fruits ont-ils tenu la promesse des fleurs ? Rien n’est moins sûr. Certes, durant la présidence camerounaise les négociations des accords de partenariat entre l’Afrique centrale et l’Union européenne ont fait l’objet d’un suivi remarquable. Mais il est apparu clairement que la réforme des institutions pour prendre en compte les préoccupations de répartition des postes de responsabilité tend à prendre le pas sur les autres défis communautaires. Le problème de fond que constitue la libre circulation des personnes et des biens reste posé. Le passeport CEMAC qui devait entrer en vigueur au 1er juillet 2007 reste à l’état de projet ; la compagnie aérienne sous régionale Air CEMAC n’a pas décollé en mars 2008 comme prévu.

Force est donc de noter, qu’au moment où les dirigeants de la CEMAC se réunissent à Yaoundé pour leur 9e conférence au sommet, ils vont retrouver sur leur table de travail les dossiers relatifs aux maux endémiques qui plombent l’intégration sous régionale. Commerce intra-communautaire insignifiant ; difficile réalisation de projets communautaires d’envergure ; et – encore et toujours – cette libre circulation des personnes et des biens qui tarde à passer du rêve à la réalité. A ces maux sont venu se greffer de nouveaux défis : l’envolée des prix des produits pétroliers ainsi que ceux des denrées de premières nécessité et de grande consommation avec à la clé la multiplication des mouvements d’humeur au sein des populations contre la vie chère ; la montée de l’insécurité avec notamment la recrudescence de la criminalité transfrontalière.

Pour autant, il n’y a pas lieu de jeter le bébé avec l’eau du bain. Les chefs d’Etat de la CEMAC ont engagé avec méthode des réformes qui, en dépit des freins de tous ordres, devraient à terme favoriser le renforcement de l’intégration sous régionale. Cameroon Tribune propose dans le dossier qui suit un regard sur les enjeux et défis que recèlent les dossiers chauds à l’ordre du jour du 9e sommet de la CEMAC, avec des éclairages et des témoignages sur les raisons d’envisager avec optimisme le devenir de notre sous région.
http://www.cameroon-tribune.net/uneview.php?lang=Fr&oled=j24062008&olarch=

 24/06/2008, Augustin FOGANG
 
 

http://www.cameroon-tribune.net/

 
     
 

Ensemble ou rien

 
 

C’est une affaire aux frontières du cœur et de la raison. Un dossier qui suscite à la fois émotion et enthousiasme, espérances et confiance, au regard de ce qu’offre à voir le bal des arrivées des chefs d’Etat d’Afrique centrale, accueillis hier après-midi à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen par leur homologue camerounais et ovationnés dans les rues de Yaoundé. Tout baigne précisément dans cette capitale camerounaise parée de ses plus beaux atours, et dont le Palais des Congrès, en position pivot, abrite ce mardi aux aurores, la IXème conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). De l’Hôtel Hilton où logent la plupart des délégations au Palais de l’Unité, du Palais des Congrès au stade Ahmadou Ahidjo qui abrite cet après-midi la finale de la coupe de football de la zone CEMAC, la mise en scène est remarquable. Le décor superbe. Le protocole minutieusement codifié. Et pour cause. Le Cameroun entretient avec la CEMAC un rapport très fécond. Paul Biya en est le président en exercice depuis le dernier sommet tenu à N’Djamena. C’est aussi un Camerounais, Antoine Louis Ntsimi qui a été porté à la présidence de la Commission ; tandis que la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a son siège à Yaoundé. Jamais l’organisation d’un sommet sous-régional n’est montée aussi haut dans l’intensité.

On a longtemps épilogué sur les réelles avancées du processus d’intégration en zone CEMAC, comme si jusque-là, rien ne permettait de soutenir la comparaison avec ce qui se fait ailleurs, notamment en Afrique de l’Ouest. C’est une bien belle querelle africaine que nous rejouent les Cassandre de la globalisation à la faveur des assises de Yaoundé. Toutes les lamentations ne changeront pourtant rien à la réalité : il est aujourd’hui difficile de nier que l’Afrique centrale a la chance d’être, peu ou prou, unie autour de l’idée d’une vision partagée du concept de l’intégration. Le monde change à très grande vitesse et évolue vers de grands ensembles. L’Afrique n’a aucune raison de rester à la traîne. Reconnaissons aux six Etats membres de la CEMAC la capacité d’affirmer à l’unisson une forte volonté commune de s’arracher au carcan des pesanteurs et des égoïsmes nationaux. Ce qui se décline clairement dans ce formidable effort d’investissement dans les infrastructures et autres équipements collectifs ; mais aussi à travers des projets aussi fédérateurs que la compagnie AIR CEMAC en gestation, ou encore le passeport communautaire, appelé à fluidifier la circulation des personnes et des biens. Sur le terrain des réformes où officie le président équato-guinéen Theodoro Obiang Nguema Mbasogo, la CEMAC affiche ses signes extérieurs de solidarité et de complémentarité. Qu’il s’agisse de la restructuration de la communauté ou du nécessaire recentrage des objectifs, tout se déroule sans anicroche. L’amitié et le bon voisinage créent des obligations. Dont celle de se dire des vérités. Normal qu’en famille, ce « langage de la vérité » autorise les plénipotentiaires des Etats membres à se tutoyer, à se regarder dans les yeux, à ne rien occulter de ce qui peut se dresser comme barrière sur la route de l’intégration. Toute forme d’hypocrisie en la matière conduirait à des bricolages institutionnels, réveillerait des attentes impossibles à satisfaire, des illusions perdues et de toute façon, créerait plus de problèmes que cela n’en règlerait. L’absence, il est vrai, de la CEMAC sur les soucis et le vécu quotidiens des peuples de la région nuit forcément à son crédit : choc pétrolier, crise alimentaire, vie chère rappellent à tous que c’est pendant les moments difficiles que l’union prend tout son sens.

Faut-il douter des propos de Paul Biya lorsqu’à l’ouverture du 18e sommet de ce qui s’appelait encore l’UDEAC le 17 décembre 1982, il assigne à ses pairs l’impérieux devoir de maîtriser toujours davantage les destins économiques de nos pays » ? Evidemment, non. Tant la méfiance est manifeste au sein des opinions publiques, souvent allergiques à des réformes qu’elles jugent au mieux incompréhensibles, au pis dangereuses. Eminemment symbolique, le tournoi de la coupe de football CEMAC qui connaîtra son vainqueur ce soir, n’est pas seulement une merveilleuse opération de brassage des jeunes venus des six pays en compétition. Il vient opportunément remettre au goût du jour un patriotisme qui est « l’amour de son pays », et qui n’a rien à voir avec un nationalisme agressif et malveillant. Qu’on se le dise bien : nous serons ensemble ou nous ne serons pas.

Abui Mama,   24/06/2008 http://www.cameroon-tribune.net/article.php?lang=Fr&oled=j24062008&idart=11811&olarch=
 

Après les retrouvailles hier à Yaoundé-Nsimalen : ce matin, le vif du sujet

Cinq chefs d’Etat et un Premier ministre sont arrivés hier pour prendre part au sommet.

La séance solennelle d’ouverture de la 9e Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a lieu ce matin au Palais des Congrès de Yaoundé. Ce sera sous la présidence du président camerounais Paul Biya, président en exercice de la CEMAC. Après la cérémonie d’ouverture suivra en mi-journée le huis-clos des chefs d’Etat et de délégation.

Dans l’après-midi va se jouer au stade omnisports de Yaoundé, la finale de la 5e édition de la coupe de football de la CEMAC, en présence des chefs d’Etat et de délégation.

Hier après-midi, les hôtes de marque du Cameroun ont été accueillis au pavillon d’honneur de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. C’est François Bozizé, le chef de l’Etat de la République centrafricaine, qui est arrivé le premier. A sa descente d’avion, il a été accueilli par son homologue camerounais Paul Biya, qu’accompagnait son épouse, Chantal Biya. Le cérémonial d’accueil s’est ensuite déroulé comme prévu : honneurs militaires, exécution de l’hymne de la CEMAC, présentation des corps constitués, installation au pavillon d’honneur, et transfert à l’hôtel Hilton. Après François Bozizé est arrivé le chef de l’Etat de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Puis, Omar Bongo Ondimba, le président de la République gabonaise, et Denis Sassou Nguesso, le président de la République du Congo. Tous les trois ont été accueillis chacun à son tour par Paul Biya. Youssouf Saleh Abbas, le Premier ministre du Tchad, est venu représenter personnellement le président tchadien Idriss Deby Itno. Il a été reçu à sa descente d’avion par le Premier ministre camerounais, Ephraim Inoni.

Le dernier chef d’Etat à avoir foulé hier le sol de l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen, est celui de Sao Tome-et-Principe, Fradique de Menezes. Il assiste depuis plusieurs années à la Conférence des chefs d’Etat de la CEMAC en tant qu’observateur. A son arrivée, il a été accueilli par le président Paul Biya. Mais cette fois-là, c’est l’hymne national des deux pays - et non plus l’hymne de la CEMAC- qui a été exécuté.
 Rousseau-Joël FOUTE, 24/06/2008
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CEMAC : Les dossiers chauds de Yaoundé 2008

 
 
 

Yaoundé abrite à partir d’aujourd’hui la 9e Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale.

 
 
 

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Paul Biya : Les dossiers inachevés d’une présidence

 
  Le président sortant de la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac laisse un héritage mitigé à son successeur à la tête de l’organisation.
JFB

C’est le 25 avril 2007 que le chef de l’Etat tchadien Idriss Déby Itno avait solennellement remis, comme le veulent les usages, le drapeau de la Cemac à Ephraïm Inoni à N’Djamena, à l’issue des travaux du 8ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de cette organisation sous régionale. Le Premier camerounais recevait ainsi le flambeau au nom du chef de l’Etat qu’il représentait à ces assises de la capitale tchadienne et qui devait donc assumer la présidence de l’organisation pour la période 2007-2008, conformément au calendrier de rotation en vigueur.
C’était au terme d’un sommet qui avait vu la Cemac apporter un certain nombre d’innovations à son fonctionnement, avec l’approbation par les chefs d’Etat et de gouvernement présents, du rapport d’étape du comité de pilotage des réformes de l’institution. Le pilotage de la Cemac passait ainsi d’un secrétariat exécutif pour une présidence de la Commission, avec des commissaires représentants les différents Etats, dans le modèle de l’Union africaine.

Un certain nombre de missions étaient par la même occasion dévolues au nouveau président en exercice de la Cemac.

L’une des plus urgentes au regard du calendrier international était le suivi des négociations des accords de partenariat économiques (Ape) entre l’Afrique centrale et l’Union européenne (Ue). Un accord qui devait, selon le calendrier établi avec l’Ue, devait intervenir avant le 31 décembre 2007. La première difficulté est née de la caractéristique même des pays de la sous région. Si le Cameroun, le Gabon et le Congo sont dits à revenus intermédiaires, le Tchad, la Guinée Equatoriale et la République Centrafricaine, figurent toujours au rang des pays les moins avancés (Pma). Ce qui a constitué une première difficulté aux négociations engagées pour l’aboutissement à la signature des Ape. Finalement, les pays de la Cemac ne purent parler d’une seule voie, et seul le Cameroun dans ces négociations avec l’Union européenne et seul le Cameroun parvint à la signature d’un accord intermédiaire le 17 décembre 2007.

Toujours sur le plan des réformes économiques, le Cameroun avait pour mission de suivre celles relatives aux tarifs extérieurs communs, notamment les tarifs douaniers qui selon des sources dignes de foi, devraient connaître une baisse allant de 30 % à 20 %. Une mesure semblait vouée à l’échec au départ, la mesure ayant fait l’objet de rejet de la part de la plupart des Etats membres.

Un échec de la présidence camerounaise qui s’ajoutait à celui lié à la libre circulation des personnes et des biens, dont le début était fixé au 1er juillet 2007, et qui a été renvoyé pour plus tard. A ce sujet, Antoine Louis Ntsimi, le président de la Commission de la Cemac indiquait la semaine dernière qu’ " Une feuille de route consensuelle qui reviendrait à étaler sur 18 mois, une série d’actions " allant dans le sens de la mise en route de cette circulation des personnes et des biens.
Le passeport Cemac, prévu pour entrer en vigueur en juillet 2007 également a été renvoyé à plus tard. On parle de plus en plus d’une entrée en vigueur graduelle, rien n’ayant été fait pour l’adapter aux normes internationales qui exigent de plus en plus un document biométrique.

L’autre dossier sur lequel les chefs d’Etat et de gouvernement devront à nouveau plancher au cours de leur séjour à Yaoundé est celui de la création de la compagnie aérienne communautaire Air Cemac pour laquelle le vol inaugural était prévu en mars 2008. Une compagnie dont le lancement est de plus en plus hypothétique.

L’autre fait majeur de l’échec de cette autre présidence camerounaise de la Cemac a été marqué par la quasi absence du chef de l’Etat camerounais sur le terrain diplomatique dans la sous région, et notamment dans la crise tchadienne qui a connu un nouveau développement en février dernier, et même dans cette énième rébellion qui empêche Idriss Deby Itno de prendre part aux travaux de Yaoundé. Même absence du numéro dans la crise en Rca où le " doyen" Omar Bongo Ondimba a encore dû jouer " les sapeurs pompiers " pour parvenir à un accord entre le gouvernement et les rebelles centrafricains.
C’est donc une Cemac qui doit repartir de zéro qui sera confié dès demain à François Bozizé, le président centrafricain.

24 Jun 2008

 
 

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