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KYE OSSI: UNE LOCALITÉ CAMEROUNAISE SOUS
INFLUENCE ETRANGERE

   
         
         
         
   
  La majorité des services fournis proviennent du Gabon et de la Guinée Equatoriale.  
 
A la simple évocation du nom Kyé-Ossi, l'on croirait que c'est une grande agglomération avec toutes les structures qui s'y prêtent, avec l'intensification des échanges qui se déroulent dans cette zone. En réalité, Kyé-Ossi est une localité camerounaise frontalière aux républiques du Gabon et de la Guinée Equatoriale, peuplée d'un millier d'habitants dont plus de 70% pratiquent des activités de commerce. Située dans l'arrondissement d'Olamzé, département de la Vallée du Ntem, province du Sud, la localité de Kyé-Ossi se trouve à 120 km de la ville d'Ebolowa.

Depuis que la route Ambam-Kyé-Ossi a été bitumée et que le pont sur la rivière Ntem a été construit et inauguré, cette localité a vu augmenter de manière exponentielle les mouvements des hommes et des biens. Ce qui lui donne cet avantage, c'est le marché frontalier qu'il abrite et où les Gabonais et les Equato-guinéens viennent

 
 

quotidiennement faire des emplettes, du moins ceux qui habitent les provinces du Weule Ntem, pour le Gabon, et d'Ebebiyin pour la Guinée Equatoriale.

Insuffisances d'infrastructures. A l'instar de la majorité des localités camerounaises de cet acabit, Kyé-Ossi souffre d'un manque criard d'infrastructures de base devant améliorer les conditions de vie des populations.

La situation semble plus préoccupante et mérite un peu plus d'attention du moment où cette localité se retrouve dans la zone frontalière, donc, reflète d'une manière ou d'une autre l'image du Cameroun. Tenez par exemple: la localité manque d'électricité. Il y a 3 ans, l'axe central occupé par les boutiques, était éclairé par des lampes tempêtes qui étaient accrochées le long des devantures des boutiques. Autour de 20h, la vie s'arrêtait presque ici, et même les plus téméraires, les noctambules aguerris, se retrouvaient dans l'obligation de calmer leurs ardeurs, puisque l'obscurité de la nuit dictait sa loi. Aujourd'hui, la situation s'est quelque peu améliorée avec l'arrivée et l'installation dans la localité des opérateurs économiques, qui se sont procurés des groupes électrogènes, alors qu'à quelques mètres de l'autre côté en Guinée Equatoriale, les maisons et la route sont éclairées. La localité s'est néanmoins vue ouvrir des espaces de loisirs et la vie reste désormais mouvementée, même à des heures tardives.

Dans le secteur des télécommunications, pas de réseaux téléphoniques camerounais. Kyé-Ossi est pourvu en téléphone depuis quelque temps seulement, grâce aux réseaux téléphoniques du Gabon et de la Guinée Equatoriale. "Pour appeler ma hiérarchie à Ebolowa ou à Yaoundé, je passe par le réseau Celtel de la Guinée Equatoriale et je paie 600 Fcfa la minute. C'est cher, mais, nous n'avons pas le choix. D'ailleurs, nous sommes contents d'être quand même joignables et de pouvoir appeler à tout moment", confie un sous-officier de la gendarmerie.  Il en est de même pour l'audiovisuel. "Africa n°1", la "radio africaine" émettant depuis le Gabon, est la radio écoutée et captée presque partout ici, de même que la radio nationale de la Guinée Equatoriale. Pas de signal de la Crtv.
 "Nous sommes coupés de notre pays. Vous vous rendez compte,nous ne sommes même pas   au  courant de  ce qui se passe à Ebolowa, à une centaine de km d'ici, encore moins de ce qui se passe au Cameroun. Nous sommes sous informés de ce qui se passe dans notre pays. Imaginez une situation de tension qui se déclencherait ici, les Camerounais l'apprendraient d'abord à travers les médias internationaux, puisque plus présents et plus accessibles à nous", confie toujours le sous-officier qui a requis l'anonymat.

 
 


Assimilation

Les journaux, c'est la perle rare. Lorsqu'ils réussissent à arriver à Kyé-Ossi, c'est avec plusieurs jours de retard, parfois plus d'une semaine. Dans ce cas, le journal qui est vendu en temps normal à 300 francs Cfa, coûte 600 francs. "Le gars qui nous apporte les journaux d'Ebolowa le fait quand il a programmé un voyage. Généralement, c'est 2 à 3 journaux qu'il apporte et qui seront lus par tous ceux qui travaillent dans la zone", dira Norbert Tanko, gestionnaire d'une boutique au marché de Kyé-Ossi.

Quelques instants passés à Kyé-Ossi font découvrir que les Camerounais qui s'y trouvent, vivent dans une sorte de cercle vicieux où ils doivent subir ce que leur impose l'environnement. Un tour dans certains services présents ici fait découvrir l'image des personnes aux marques étrangères. A la brigade de gendarmerie de Kyé-Ossi, les calendriers accrochés sur les murs sont ceux des structures gabonaises et équato-guinéennes. Même chose pour la boisson consommée ici. Malgré les efforts que les sociétés brassicoles camerounaises font pour être plus présentes dans la localité, leurs boissons apparaissent ici comme des boissons importées, surtout en ce qui est de la bière. Le plus souvent, le prix d'une bouteille de bière est l'équivalent du prix de 2 litres de vin rouge en provenance de la Guinée Equatoriale. Les liqueurs de même provenance se vendent dans des échoppes le long des pistes, et même les plus pauvres peuvent s'en procurer à des modiques prix de 50 et 100 francs Cfa la consommation.

Kyé-Ossi, ce n'est pas seulement ce tableau sombre. C'est aussi une zone de fortes transactions commerciales. Grâce à son marché qui vient d'être aménagé, la localité est devenue un centre important où les commerçants surtout camerounais, trouvent leur compte. "Il y a des moments où ça tourne vraiment mille à l'heure. Nous trouvons actuellement notre compte avec surtout les Equato-guinéens. Ils ont beaucoup d'argent et ils achètent sans trop discuter", confie Robert Tangou, un commerçant de la localité. Ainsi, dans ce marché, on retrouve des produits de toutes sortes. Mais les plus en vue sont les produits vivriers, qui proviennent pour l'essentiel des provinces du Nord et de l'Ouest, des villes de Yaoundé et de Douala. On y retrouve donc du plantain et du manioc, denrées très prisées, des pommes de terre, des oignons, l'ail, les arachides, la tomate et le piment, denrées de luxe parfois, atteignent des prix

 inimaginables en contre saison, entre les mois de décembre et mai. Le seau de 5 litres de piment coûte parfois 25.000 francs, voire plus.

A côté de ces produits alimentaires, on trouve les produits de menuiserie, les chaussures et autres effets vestimentaires. De toute évidence, c'est le plus grand marché de cette zone frontalière, celui d'Abang-Minko'o à la frontière avec le Gabon, aménagé sur financements de la Banque Mondiale, n'étant opérationnel qu'une fois par semaine, les samedis. C'est donc tout à fait normal que ce dernier ne discute pas la vedette au marché de Kyé-Ossi qui, au fil des jours, fait l'objet des études de certains organismes internationaux tels la Snv, la coopération néerlandaise, qui oeuvre pour l'harmonisation et la facilitation des échanges dans les zones transfrontalières, dans le but d'améliorer les conditions de vie des populations riveraines, si l'on s'en tient à son programme. Mais à côté de ces produits "made in Cameroon", l'on retrouve, et ceci en forte proportion, les produits venus de la Guinée Equatoriale essentiellement, et composés des vins de table, des liqueurs, des huiles de toilette et celles destinées à la consommation. Si l'on s'en tient aux prix pratiqués dans les marchés à l'intérieur du Cameroun, on peut dire aisément que ces produits venus de ce pays voisin, sont très bon marché. Un litre de vin de table à 500 francs et même moins, des liqueurs dont le prix varie entre 1000 et 2800 francs Cfa, selon la qualité. Cette situation serait due en partie au fait que la majorité de ces produits vendus au marché de Kyé-Ossi, sont issus de la contrebande, et entrent frauduleusement dans ce marché.

Trafic

Cette contrebande se déroule sous le regard complice des autorités de la place, qui d'ailleurs l'encouragent d'une manière ou d'une autre. Des jeunes gens sont placés juste à la frontière, côté Cameroun. Pour celui qui a besoin des produits en provenance de la Guinée Equatoriale, ces jeunes gens sont les facilitateurs. Ils demandent leur pourboire et traversent la frontière pour l'acquisition des produits demandés. Pour celui qui ne veut pas faire confiance à ces coursiers, il est facile de traverser la frontière, en se faisant accompagner par un policier camerounais. Après avoir déposé la carte nationale d'identité et une somme de 1000 francs Cfa au poste de police située à la frontière, il vous est autorisé de faire des achats à Ebebyin, la ville de la Quinée Equatoriale la plus proche, à 300 francs Cfa de la frontière, une dizaine de km à parcourir.

Avant que les relations entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale ne deviennent tendues, l'entrée dans le pays d'Obiang Nguema se faisait n'importe comment, sans conditions préalables.

Mais avec la survenue des tensions, il est demandé à tout candidat de cette "immigration clandestine" de se débarrasser de tout objet démontrant de manière ostentatoire qu'il est Camerounais. Ces objets sont laissés au poste de police ou à un tiers pour être récupérer au retour. Pour les hommes en tenue, il leur est demandé de laisser leur arme et pour les officiers de se débarrasser si possible de leurs galons. Les achats se faisant en francs Cfa, il n'y a pas de problèmes de change. Une fois ceux-ci terminés, vous affrontez maintenant les différents services intervenants au niveau de la frontière. Côté de la Guinée Equatoriale, les agents de la douane, logés dans une baraque en planche d'environ 1m sur 2, fixent un taux à payer, taux d'ailleurs négociable. Après cette étape, c'est au tour du policier facilitateur de récupérer son pourboire. En fonction du volume de marchandises acquises, les agents de la douane camerounaise peuvent intervenir ou pas. Toujours est-il que cette étape terminée, il y a des postes de douane installés le long du trajet Kyé-Ossi/Ebolowa qu'il faudrait encore affronter.

 
     
   
         
   

Source: Le Quotidien Mutations (Yaoundé)//http://fr.allafrica.com/stories/200512190065.html
Date:
16 Décembre 2005
Publié sur le web le 19 Décembre 2005 //Par Robert Ngono Ebodé

   
         

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